L’affaire du rapt de «Bébé Aïda» n’a pas livré tous ses secrets. La fillette d’un an et demi a été retrouvée saine et sauve. La ravisseuse, qui a avoué les faits, a été écrouée.
Le mystère aurait pu être percé avant un éventuel procès, mais ce dossier comporte beaucoup de zones d’ombre. Lesquelles portent, notamment sur la vraie identité de la mise en cause et, surtout, son mobile.D’après Libération, qui revient sur l’affaire dans son édition de ce lundi, seule l’instruction de cette affaire, confiée au doyen des juges de Pikine-Guédiawaye, permettra d’apporter la lumière sur ces points. L’enquête ayant abouti à plusieurs interrogations sans réponses.
Juste après son arrestation à son domicile à Pikine Icotaf, le 25 juin, la ravisseuse de «Bébé Aïda» déclarait s’appeler Sira Dramé. Qu’elle est gambienne, commerçante et à Dakar depuis sept mois.
Les vérifications faites au niveau de la Direction de l’automatisation du fichier (DAF), révèleront que la police a affaire à Sira Diallo, de nationalité sénégalaise, vivant à Dakar depuis sept ans.
Malgré tout, Libération continue de se demander si Sira Dramé et bien Sira Dramé. «Sur l’appareil de la ravisseuse présumée, son nom de profil est… Natoma Diallo», signale le journal, qui reprend les enquêteurs. «Certaines personnes m’appellent Natoma Diallo ou Sira Dramé», a expliqué la mise en cause. Sans précision.
Autre bizarrerie, l’identité et le pays de résidence de celui que Sira Diallo (ou Natoma ?) présente comme son époux. Tantôt la dame dit qu’il vit en Espagne, tantôt il le situe en Allemagne.Il y a aussi un fameux coup de fil reçu d’Allemagne, justement, par la ravisseuse. C’était le 20 juin à 9 heures 9 minutes, peu avant l’enlèvement de «Bébé Aïda». «Il s’agit de mon grand-frère», a juré Sira Diallo.Les enquêteurs ont été troublés également par la grande mobilité de cette dernière entre le 21 juin, lendemain du rapt, et le 25, jour de son arrestation. Son téléphone portable, qui contenait 64 photos d’enfants, a été localisé aux HLM, aux Maristes, à Sicap Mbao et à Keur Mbaye Fall. Chaque fois, elle avait l’enfant dans les bras, bien cachée sous des couvertures.Pour son passage aux HLM, Sira Diallo assure que c’était pour acheter des tissus. «Concernant Keur Mbaye Fall, je soignais mes maux de tête et de ventre», a-t-elle confié aux enquêteurs.Et pour les Maristes et Sicap Mbao ? Sira Diallo signale que ces localités se trouvent sur le trajet du bus qu’elle avait pris pour Keur Mbaye Fall.L’instruction du doyen des juges de Pikine-Guédiawaye permettra peut-être d’éclairer toutes ces zones d’ombre.