Youssou N’Dour : vie, parcours et engagement

28 octobre 2025

Dans l’émission Quai n°8, Didier Varrod accueille Youssou N’Dour, figure emblématique de la musique sénégalaise et du Mbalax, pour une interview-confession menée à bord d’un train. À l’occasion de la sortie de son nouvel opus, « Éclairer le monde / Light The World », l’artiste revient sur son parcours alimenté par la passion et l’engagement, et affirme avec assurance que « la musique, c’est la lumière ».

Né à Dakar en 1959, Youssou N’Dour a toujours fait de la chanson un geste citoyen. Ses textes, qu’ils soient écrits en wolof, en français ou en anglais, dénoncent la violence et la pauvreté tout en plaçant la paix et l’amour pour l’Afrique au cœur de son message. Il explique que la musique peut autant apaiser que réveiller les consciences. Tout au long de l’échange, il aborde son engagement en faveur de la jeunesse africaine, les dangers de l’obscurantisme après la pandémie, et son rôle de pionnier de la world music depuis les années 80.

Le morceau « You » revient sur son arrivée en France, soutenu par l’association des taxis sénégalais, puis sur la rencontre déterminante avec des artistes comme Jacques Higelin et Peter Gabriel, qui ont contribué à faire rayonner la musique africaine au-delà des frontières. Il affirme que Paris a longtemps tenu le rôle de capitale de la musique africaine.

Dans l’entretien, il insiste sur l’importance de transmettre l’esprit et la culture de son peuple à travers les langues — notamment le wolof — et déclare : « C’est ma langue qui m’a vu chanter et qui me permet d’interpréter mon environnement ». Ancien ministre de la Culture au Sénégal pendant quelques mois, il confie avoir compris que l’action politique requiert davantage de temps et de réformes.

Youssou N’Dour se dit inspiré par la jeunesse africaine, qui constitue une part majoritaire du continent, et invite l’Europe à écouter ce « nouveau message ». L’artiste-politicien demeure convaincu que la musique peut faire grandir et apaiser les âmes, tout en ayant le pouvoir de changer le monde, tout en dénonçant des pratiques telles que le mariage forcé dans ses titres les plus récents.

Enfin, il évoque l’héritage du griot qui traverse sa famille et explique pourquoi il a nommé son fils Nelson, en hommage à Mandela. Son tube planétaire « 7 Seconds », enregistré avec Neneh Cherry, est salué comme un hymne à l’innocence et à l’humanité.