Ils sont environ 1689 Sénégalais dans les bases de données de la police américaine de l’immigration, qui ne savent plus à quel saint se vouer. 1689 d’entre eux ont déjà reçu une décision finale de la justice américaine avec ordre d’expulsion. Dans une lettre écrite à ICE par le média américain Fox News, la police de l’immigration a répondu en étalant les statistiques jusqu’au mois de novembre dernier, mentionnant plus d’un million et demi de migrants avec une décision d’expulsion, y compris des ressortissants sénégalais.
Cette situation survient dans un contexte où la communauté sénégalaise est sans ambassadeur à Washington DC ni consul général à New York depuis septembre 2024, selon Les Echos. Une semaine après la prestation de serment du président Donald Trump, l’immigration est devenue l’une des priorités les plus saillantes de son administration. Aujourd’hui, les arrestations de milliers de migrants dans les rues ou dans leurs propres maisons sont à l’ordre du jour, plongeant dans le désarroi et le désespoir bon nombre de nos compatriotes.
La justice américaine ordonne leur déportation vers le Sénégal. Pourtant, certaines de ces notifications datent de plusieurs années, sans que l’ordre ne soit exécuté. Selon Mamadou Dramé, de l’Association des Sénégalais d’Amérique, « il y a eu beaucoup d’amalgames. Certains Sénégalais ont reçu leurs ordres d’expulsion depuis longtemps et sont toujours là », relaie Les Echos. Car, selon lui, l’intéressé a droit à un recours qui prend parfois du temps et implique des coûts. De plus, il existe aussi des problèmes logistiques pour expulser des milliers de migrants. C’est pour cette raison, à l’en croire, que la police cible actuellement les sans-papiers ayant des casiers judiciaires remplis.
Dans le cas où la décision est finale, la police de l’immigration a précisé dans sa réponse à Fox News que d’autres facteurs rendent l’exécution difficile. C’est le cas du non-ressortissant qui a demandé une forme d’allègement ou de protection contre l’expulsion, ce qui peut inclure l’asile, le sursis à l’expulsion ou la protection en vertu de la Convention contre la torture. Les limiers ajoutent que si un non-ressortissant bénéficie d’une forme quelconque de dispense d’expulsion, la police n’est pas en mesure d’effectuer l’expulsion. De même, la partie américaine est confrontée au refus catégorique de certains pays de collaborer avec les USA dans le cadre des expulsions de leurs ressortissants. C’est le cas en Afrique du Burkina Faso, de la RDC ou encore de l’Éthiopie.
Le Sénégal entretient de bonnes relations diplomatiques avec les États-Unis et ses ressortissants peuvent être expulsés du territoire américain sans opposition de Dakar, rappelle Les Echos. D’ailleurs, notre pays compte environ 761 expulsés de 2019 à 2024, selon le rapport de l’année fiscale 2024 de la police américaine de l’immigration. Des statistiques qui placent le Sénégal à la seconde place en Afrique, derrière le Nigeria qui compte 901 expulsés ces 5 dernières années. Tout cela dans un contexte où la représentation diplomatique sénégalaise aux États-Unis fonctionne sans ambassadeur à Washington ni consul général à New York depuis 4 mois.