À l’approche des élections législatives anticipées prévues ce dimanche 17 novembre au Sénégal, un retournement de situation a secoué la campagne électorale, marquée par le retrait inattendu de deux candidats dans le département de Nioro. Mamadou Camara et Amadou Sow, respectivement candidats des coalitions « Défar Sa Gokh » et « Samm Sa Gafaka Sa Elleg/Acsif », ont annoncé qu’ils abandonnaient leur campagne en raison de difficultés financières, ce qui a jeté une ombre sur la compétition électorale à quelques jours du scrutin.
Mamadou Camara a expliqué au quotidien Le Soleil que sa décision était en grande partie motivée par un manque de ressources financières pour poursuivre ses activités de campagne. Selon lui, les visites de proximité qu’il effectuait étaient financées de ses propres moyens, mais ces fonds s’avéraient insuffisants pour rivaliser avec d’autres candidats mieux soutenus financièrement. Il a précisé qu’il était malade et avait pourtant fait un grand effort pour s’investir dans la campagne, mais il se trouvait désormais dans l’incapacité de poursuivre. « Je me demande comment on peut battre campagne et rivaliser avec les autres sans que des moyens ne soient mis à disposition ? » a-t-il souligné, exprimant ainsi son découragement face aux inégalités qui caractérisent la compétition électorale.
Quant à Amadou Sow, il a choisi de ne pas donner de détails exhaustifs sur les raisons de son retrait, se contentant d’évoquer un contexte difficile, notamment le décès de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, originaire de Nioro. Le décès de cette personnalité politique semble avoir eu un impact émotionnel sur Sow, mais il a promis de s’expliquer plus en détail lors d’une intervention à travers une radio locale.
Ces deux retraits témoignent de la réalité de certaines campagnes électorales au Sénégal, où le manque de moyens financiers peut constituer un obstacle majeur pour les candidats, en particulier dans des départements où la concurrence est féroce. Cela soulève des questions sur l’accessibilité des élections pour tous les candidats, indépendamment de leur soutien financier, et sur les inégalités qui existent dans le processus électoral. Les raisons invoquées par ces deux candidats mettent en lumière la pression que subissent certains acteurs politiques locaux, souvent contraints de se retirer malgré leur volonté de participer au processus démocratique.