Mouhamed Thiaw, 28 ans, a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir menacé de publier les vidéos pornographiques de sa copine suédoise. Il a été jugé hier, lundi 13 janvier 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour collecte illicite de données à caractère personnel, selon Les Echos.
Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a fait preuve de clémence en condamnant Mouhamed Thiaw à six mois de prison ferme, bien que le procureur ait requis deux ans, dont un ferme. L’affaire a été portée devant la justice par la copine suédoise de l’accusé, une jeune femme très suivie sur Instagram, qui lui reprochait la collecte illicite d’images contraires aux bonnes mœurs. Comme l’explique Les Echos, les deux jeunes gens se sont rencontrés lors d’une soirée, ont échangé leurs coordonnées, et ont ensuite eu plusieurs rendez-vous, au cours desquels ils ont eu des relations sexuelles. Cependant, lors de l’un de ces rapports, Mouhamed Thiaw a filmé son amante à son insu.
Les Echos précise que, plus tard, avec ces images, il a exercé une pression sur la Suédoise pour qu’elle accepte de coucher à nouveau avec lui. Mais la jeune femme a catégoriquement refusé. Furieux, il l’a menacée de publier les vidéos compromettantes si elle ne cédait pas à ses demandes. Comme elle est très suivie sur Instagram, Thiaw a même capturé l’image de ses contacts et lui a envoyé un message menaçant : « Si tu ne viens pas, je vais envoyer les images à tes contacts. »
En conséquence, la jeune femme a porté plainte pour les faits de collecte illicite d’images et de menaces. Placé sous mandat de dépôt, Mouhamed Thiaw a été jugé le 13 janvier 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, comme le rapporte Les Echos. Lors de son audition, il a nié les accusations en expliquant : « On s’est vus quatre fois. La dernière fois, elle m’a invité chez elle. J’ai remarqué une caméra dans la pièce et je lui ai demandé si elle m’avait filmé. Elle m’a dit que l’appareil avait un problème. Je pensais qu’elle m’avait filmé sans que je le sache, alors j’ai filmé à mon tour, sans qu’elle le sache ».
Concernant les menaces, Thiaw a précisé : « Je l’ai menacée d’envoyer la vidéo à ses proches, mais ce n’était pas pour nuire à son image ou pour lui demander de l’argent ». De son côté, la victime a confirmé que son copain l’avait menacée d’envoyer les vidéos à ses parents et amis. « Il m’a invitée, mais j’ai refusé. Puis il m’a menacée. Je ne savais pas qu’il m’avait filmée », a-t-elle déclaré. L’avocat de la partie civile a souligné que, lors de l’acte sexuel, la victime avait les yeux fermés. Il a ensuite demandé au tribunal de sévir, exigeant des sanctions sévères et la réparation symbolique d’un franc, en raison de l’incertitude sur la diffusion des vidéos (sur les réseaux sociaux ou sur un site pornographique).
Après les plaidoiries, le procureur a requis une peine de deux ans de prison, dont un ferme. La défense a plaidé coupable, demandant une application bienveillante de la loi, en soulignant que son client n’avait pas cherché à ternir l’image de la victime, mais à la revoir pour entretenir des relations sexuelles. Finalement, après délibération, le tribunal a reconnu Mouhamed Thiaw coupable et l’a condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme, comme l’indique Les Echos.