La décision des États-Unis de suspendre les financements de l’Agence de coopération et d’aide au développement (USAID) suscite une vive inquiétude au Sénégal, notamment dans le secteur de l’éducation.
Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a alerté sur les conséquences majeures de cette mesure, en particulier sur les programmes de promotion des langues nationales dans l’enseignement.
Lors d’une réunion du comité de pilotage du Projet d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE) à Diamniadio, il a souligné l’impact direct de cette suspension sur les initiatives éducatives. « Nous subissons directement cette décision. Son impact est extrêmement lourd sur un aspect crucial de nos activités : les langues nationales et leur rôle dans l’amélioration des performances scolaires de nos élèves », a-t-il déclaré.
Le ministre a rappelé que l’essentiel des activités liées aux langues nationales était financé par l’USAID, rendant cette suspension particulièrement préjudiciable. Il estime que cette situation relance le débat sur la souveraineté du Sénégal en matière de financement des secteurs stratégiques. « Il est primordial de repenser notre modèle de financement pour ne plus dépendre excessivement de partenaires extérieurs », a-t-il insisté.
Cette décision s’inscrit dans une restructuration plus large de l’USAID, désormais supervisée par le secrétaire d’État Marco Rubio, nommé administrateur par intérim par l’administration Trump.
Malgré ce contexte incertain, Moustapha Guirassy a salué la collaboration avec d’autres partenaires internationaux, notamment la Banque mondiale. Il a appelé à une meilleure coordination des financements et à une redéfinition des priorités éducatives, afin de garantir un développement autonome du système scolaire sénégalais.