La célèbre notaire a été condamnée à deux ans d’emprisonnement assortis du sursis pour des faits d’association de malfaiteurs et escroquerie, alors que son complice fiscaliste a écopé de deux ans ferme avec mandat d’arrêt à la clé. Elle doit payer 600 millions de FCFA à la partie civile.
Hier, le juge de la première Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar, dans son délibéré, a déclaré Aïssatou Guèye Diagne coupable des faits d’association de malfaiteurs et d’escroquerie avant de la condamner à une peine de 2 ans de prison assortie du sursis. Le juge a également déclaré Mansour Ndiaye coupable de ces chefs et l’a condamné à deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt. La notaire et le fiscaliste doivent solidairement payer à la partie civile la somme de 600 millions de francs à titre de dommages et intérêts.
La décision, selon Les Echos, est assortie de l’exécution provisoire et de la contrainte par corps au maximum. Pour rappel, Alpha Amadou Diallo, un homme d’affaires de nationalité guinéenne, s’était approché de Mansour Ndiaye qui lui avait promis de lui vendre un terrain de 1242m2 sis aux Almadies zone 13. Le fiscaliste de son état l’a conduit chez la notaire Aïssatou Guèye Diagne qui lui confirme les dires de Mansour Ndiaye.
Alpha Amadou Diallo fait deux versements sans hésiter : un premier de 172 millions de francs et un second de 500 millions. On est en septembre 2020. On lui promet que la vente sera réalisée dans 3 mois maximum. Le Guinéen dit avoir déposé les chèques au service comptabilité de la notaire. Mais, au bout de trois mois, il ne verra rien. Et ce n’est pas tout car, après investigations, il a constaté que les documents présentés par Mansour Ndiaye étaient falsifiés. Il s’approche immédiatement de la notaire pour réclamer son argent.
Cette dernière le convainc de lui vendre un terrain à Mermoz, mais il faudrait qu’il verse encore 100 millions. Alpha Diallo fait encore confiance et transfère l’argent. Mal lui en pris, puisqu’il n’obtiendra, au téléphone, de Me Diagne, que des renvois du jour au lendemain. Il va apprendre plus tard qu’aussi bien le terrain proposé par le fiscaliste que celui de la notaire n’existaient réellement au niveau de la Conservation foncière de Ngor-Almadies et de Grand Dakar.
Comprenant qu’il a été grugé, il met la pression sur la notaire qui lui rembourse les 100 millions de francs et puis plus rien. C’est ainsi qu’il est allé en justice en leur servant une citation directe visant les faits d’escroquerie et d’abus de confiance, association de malfaiteurs, faux et complicité de faux.