Thiès : Les habitants de Thiéo dénoncent une spoliation foncière et exigent justice

4 juillet 2025

Les résidents du village de Thiéo, situé dans la commune de Notto-Diobass, ont organisé, ce samedi, une conférence de presse afin de lancer un cri d’alarme, de dénoncer et de s’opposer fermement à ce qu’ils qualifient de « nouvelle tentative de spoliation de nos terres ». Ils dénoncent une « injustice foncière qui a duré bien trop longtemps » et qui, selon eux, doit cesser. Ces habitants tiennent à être précis dans leur déclaration ; ils expliquent que ce mouvement concerne « 150 hectares qui avaient été initialement délibérés au nom de la commune de Notto-Diobass, sans que les populations de Thiéo aient été consultées ». Ces hectares avaient, par le passé, été restitués à la communauté locale grâce à une mobilisation collective et à un dialogue constructif. Toutefois, ils s’insurgent en soulignant que, « à leur grande surprise, leur indignation et leur colère », ils ont appris que « 50 hectares parmi ces mêmes terres ont été à nouveau délibérés au profit de l’Aprosi (Agence de promotion des sites industriels), une décision prise une fois de plus sans le consentement des populations de Thiéo ».

Selon Mbaye Ciss, président du Collectif pour la défense des intérêts de Thiéo-Diobass, et ses camarades, « toute la population de Thiéo oppose une résistance ferme au projet Diobass Smart City, car elle n’y voit pas son intérêt ». Ils précisent leur opposition en déclarant : « C’est pourquoi nous disons non au maire de Notto-Diobass, Alioune Sarr ». Pierre Ndakhname Ciss, un autre membre du collectif, s’interroge quant à la légitimité de ces décisions : « Comment peut-on parler de développement inclusif sans consulter ni prendre en compte ceux qui sont directement concernés ? Comment peut-on, en tant que maire, ignorer la volonté clairement exprimée par la population qui vit sur ces terres, qui en exploite les ressources et en tire ses revenus ? »

Les habitants de Thiéo rappellent que « la terre représente notre patrimoine commun, notre mémoire collective et notre avenir », insistant sur le fait qu’elle « ne doit pas être traitée comme une marchandise à distribuer dans la plus grande opacité ou pour satisfaire des intérêts particuliers ». Ils dénoncent avec véhémence cette « opération injuste, unilatérale et illégitime », qu’ils jugent comme une démarche imposée sans légitimité.

Face à cette situation, ils appellent toutes les autorités nationales et locales à agir : le Sous-préfet, le Préfet, le Gouverneur, le ministre des Collectivités territoriales, ainsi que ses homologues de l’Urbanisme et de l’Habitat, sans oublier le Premier ministre Ousmane Sonko, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, afin que ces responsables « prennent leurs responsabilités » et interviennent rapidement « avant que la situation ne dégénère ».

Les habitants de Thiéo réclament expressément : « l’annulation immédiate de la délibération concernant ces 50 hectares » ; « le respect total de la volonté des populations de Thiéo » ; ainsi qu’ « la mise en place d’un cadre de concertation transparent et équitable pour toutes les décisions relatives au foncier dans notre localité ».

Par ailleurs, ils lancent un appel à toutes les forces vives, aux mouvements citoyens, à la société civile et aux défenseurs des droits humains, pour soutenir leur combat en faveur « de la justice foncière à Thiéo ». Ces populations rappellent que leur localité « n’est pas une terre à vendre, ni à diviser », et qu’elles « seront toujours prêtes à défendre leurs terres, leur dignité et leurs droits » face à toute tentative d’appropriation ou de spoliation.