
Lors de la conférence inaugurale des activités du Cadre de Réflexion Démocratique et Patriotique (Crdp-50), organisée sous le thème : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? », Amadou Ba, député membre du parti Pastef, et Aminata Touré, Haut représentant du président de la République, ont livré des discours percutants sur les défis institutionnels du pays.
Le député Amadou Ba a plaidé pour une réforme profonde du système judiciaire sénégalais, qu’il considère comme une clé pour restaurer une justice équitable. « Il nous faut une révolution raisonnée. Pas une transformation radicale du jour au lendemain, mais des ruptures réfléchies. Nous devons aller au-delà des simples réformes, car elles ciblent souvent des problèmes superficiels sans résoudre les causes profondes », a-t-il affirmé.
Critiquant les systèmes institutionnels, Amadou Ba a mis en exergue les écueils des conseils constitutionnels devenus, dans certains pays, des cours constitutionnelles sans réelle amélioration démocratique. « Les changements cosmétiques ne suffisent pas. Ce ne sont pas ces ajustements de façade qui permettront au Sénégal d’avancer », a-t-il insisté, appelant à l’invention d’un nouveau modèle adapté aux réalités locales.
De son côté, Aminata Touré a dénoncé la dégradation des valeurs éthiques et morales au sein des institutions et de la société sénégalaise. « Nous ne pouvons aspirer à une démocratie stable si nos fondements moraux continuent de se fragiliser », a-t-elle déclaré. Elle a également insisté sur la nécessité d’un leadership éclairé, capable de réconcilier le peuple avec ses institutions.
Cette conférence du Crdp-50, rassemblant des figures politiques aux positions divergentes mais complémentaires, marque un jalon important dans les débats autour du futur démocratique et institutionnel du Sénégal. Les propositions audacieuses présentées offrent des pistes de réflexion pour bâtir un modèle souverain, stable et intégré.