Le Sénégal traverse une période inquiétante marquée par une recrudescence de la violence et de la justice populaire. Ces derniers temps, des événements tragiques et choquants se sont multipliés à travers le pays, soulevant des interrogations profondes sur l’état de la société sénégalaise et la direction qu’elle semble prendre.
Il y a eu l’incident à Kaolack, où un homosexuel a été violemment pris à partie par des foules en colère.
À Thiès, un autre cas a émergé : un agresseur a été lynché par des citoyens avant même que la justice ne puisse intervenir. Ce genre de justice expéditive, menée par des groupes de personnes convaincues de rendre justice par elles-mêmes, témoigne d’une perte de confiance dans les institutions et d’un recours croissant à la violence comme réponse à l’insécurité et aux frustrations sociales.
Aujourd’hui encore, une vidéo terrifiante a circulé montrant un homme brûlé vif, accusé de vol. Le lieu exact de cet acte barbare reste inconnu, mais les images sont suffisamment claires pour illustrer l’horreur de la situation. Une immense foule entoure les flammes, certains observant, d’autres filmant. Celui qui tient la caméra semble légitimer cette violence en déclarant en wolof : « Tous les voleurs attrapés subiront le même sort. » Ce commentaire glacial révèle une acceptation croissante de la violence extrême comme forme de châtiment pour ceux perçus comme des criminels.
Ces actes de justice populaire sont symptomatiques d’une crise plus profonde au sein de la société sénégalaise. Ils révèlent non seulement une montée en flèche de l’insécurité, mais aussi une fracture inquiétante entre la population et les institutions chargées de maintenir l’ordre et de rendre la justice. Le recours à la violence extrême et à l’humiliation publique comme forme de punition traduit un désespoir face à ce qui est perçu comme une inefficacité du système judiciaire.
La multiplication de ces événements pousse à se demander : où va notre pays, le Sénégal ? Ces actes de violence ne sont pas seulement des crimes isolés, mais des symptômes d’une société en mal de repères, où la confiance dans la loi et l’ordre s’érode. Face à cette situation, il est impératif que le gouvernement, les leaders communautaires, et la société civile agissent pour rétablir la confiance dans les institutions et promouvoir des solutions pacifiques et justes à l’insécurité et à la criminalité.
La réponse à cette crise ne peut être une simple répression des actes violents, mais doit également passer par une réflexion en profondeur sur les causes sous-jacentes de cette violence. Qu’il s’agisse de la pauvreté, du chômage, de l’injustice perçue, ou d’une érosion des valeurs sociales, ces problèmes doivent être abordés avec sérieux et urgence pour éviter que le Sénégal ne sombre davantage dans la spirale de la violence.