Soutien du Japon au déminage en Casamance pour le développement du Sénégal

27 juillet 2025

Le gouvernement sénégalais a récemment fait l’acquisition de deux équipements de déminage de toute dernière génération, une démarche qui, selon les déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, va « apporter un coup d’accélérateur décisif dans le nettoyage de la contamination de la Casamance par les engins explosifs ». Lors d’une visite à Mbao, dans la région de Rufisque, il a exprimé cette conviction lors de la cérémonie officielle de réception de ces machines, qui constituent un don du gouvernement japonais. « Ces dispositifs, parmi les plus performants actuellement disponibles pour la dépollution des terres et conformes aux normes internationales de déminage humanitaire, vont assurément accélérer la décontamination de la région de la Casamance », a-t-il affirmé.

L’événement s’est tenu en présence de multiples représentants institutionnels, notamment de membres du gouvernement, des députés, des élus locaux, des partenaires stratégiques, du corps diplomatique accrédité au Sénégal ainsi que des autorités administratives locales. Cette cérémonie marquait la livraison officielle de ces équipements, financés dans le cadre du Programme de développement économique et social (Pdes), qui bénéficie d’un soutien financier japonais. En effet, la contribution du Japon s’élève à 460 millions de yens, soit près de 2 milliards de francs CFA, sous forme d’un don destiné à soutenir les efforts de déminage.

Ousmane Sonko a souligné la considération spéciale qu’il porte à cette aide, qualifiant ce don de « contribution importante » qu’il estime hautement valoriser. Il a également précisé que cette assistance illustre « la grande amitié » entre le peuple japonais et celui du Sénégal. Le Premier ministre a ajouté que le gouvernement sénégalais envisage, dans un futur proche, d’acquérir par ses propres moyens plusieurs appareils similaires afin de renforcer son arsenal pour le déminage. En évoquant le contexte de la Casamance, il a indiqué que cette région est une priorité pour le gouvernement dans le cadre du Plan Diomaye, lancé pour favoriser le retour des populations dans des conditions de sécurité optimales. Selon lui, la présence de ces nouvelles machines contribuera à rendre accessible des terres souvent inexploitables en raison de la présence d’engins explosifs, élément qu’il considère essentiel pour assurer la sécurité, la dignité et le développement économique local.

Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que cette livraison de deux machines ne se limite pas à un simple transfert d’équipements. Elle incarne également une relation forte et durable entre le Japon et le Sénégal, basée sur le partenariat, la coopération et un développement partagé. L’ambassadeur du Japon au Sénégal, Takeshi Akamatsu, a de son côté souligné que cette initiative témoigne de la solidité de cette relation stratégique. Pour lui, ce don représente également un engagement mutuel en faveur de la paix et de la sécurité, notamment dans la région de la Casamance, qui a été fortement marquée par un conflit vieux de plusieurs décennies. Il a souligné que le Japon était fier d’apporter pour la première fois une contribution directe aux opérations de déminage en Afrique, avec en particulier cette région du sud du Sénégal, dont la reconstruction et le développement ont été entravés par la guerre. Le diplomate a assuré que son pays poursuivra son appui aux efforts du gouvernement sénégalais pour la reconstruction de cette zone.

La Casamance, historiquement marquée par un conflit armé débuté en décembre 1982 lorsque des indépendantistes ont rejoint le maquis, demeure le théâtre d’un des conflits les plus anciens du continent africain. Depuis ses débuts, il a provoqué des milliers de victimes, causé des ravages sur l’économie locale et amené une instabilité persistante. Cependant, ces dernières années, l’intensité des hostilités a connu une baisse notable, permettant d’observer une certaine accalmie. Le Centre national d’action antimines du Sénégal (Cnams) se donne pour objectif de finaliser le processus de déminage humanitaire en Casamance, dans le respect du délai fixé par la Conférence des États-parties à la Convention d’Ottawa, qui prévoit la fin des opérations pour mars 2026. Ce compromis apparaît comme une étape clé dans le processus de reconstruction de cette région, dans l’espoir de retrouver une paix durable et un développement harmonieux. Selon un document transmis par le Bureau d’information et de communication du gouvernement (Bic-Gouv), cette initiative s’inscrit dans une volonté irréversible de réduire voire éliminer la menace que représentent les mines et autres engins explosifs, afin de permettre aux populations de vivre en sécurité et de regagner confiance dans leur avenir.