Les ayants droit de Ndiagne Faye, qui revendiquent la propriété du périmètre Khalou Dioula situé à Ndiakhirate, dans la commune de Sangalkam, dénoncent le maire Alpha Bocar Khouma pour avoir ignoré une ordonnance de suspension des activités sur ce site. Lors d’une conférence tenue sur place, ils ont mis en lumière plusieurs gestes allant dans ce sens et ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une complicité manifeste du sous-préfet de la localité. « Nous mettons en avant les agissements du maire de Sangalkam qui persistent malgré les interdictions », a déclaré Mamadou Diop Thioune, porte-parole de la famille. « Les procédures qu’il initie ou qu’il remet sur le métier, en lesquelles il se livre à des attributions sans fondement juridique et fallacieuses, exigent une réponse organisée de la part de la famille », a-t-il insisté. « À la demande du Préfet, lors d’une réunion, il a été décidé de suspendre l’activité. Le maire l’a contournée, en restant dans le silence complice du sous-préfet », a-t-il ajouté, affirmant que les documents qui servent de base au maire Khouma ont été annulés à la suite d’une « enquête conduite sous l’ancien sous-préfet, Marcel Thiaw, avec l’appui des directions du Cadastre et de l’Urbanisme ». « Comment le maire peut-il, en toute impunité, douter de la légitimité de la propriété au bénéfice de la famille ? Cette question nous pousse à interroger l’autorité de l’État afin de rétablir les droits de la famille », a précisé M. Thioune, laissant entendre que le maire exploite sa fonction pour faire prospérer ses activités d’opérateur immobilier.
Prêt à parler d’action utile, le maire, que l’on a vu superviser des travaux de remblayage des chaussées obstruées par les eaux pluviales à Kounoune, a pris la peine de répondre de manière ferme à ces accusations. « Khalou Dioula est un site de 140 hectares. Comment pourrait‑on le régulariser aujourd’hui alors que, moi, en tant que maire, je suis censé accomplir cette tâche, et me voilà accusé d’enfreindre un arrêté ? Nous attendons l’intervention du Gouverneur et la signature d’une délibération qui doit être enregistrée à la Présidence. Par conséquent, ces accusations sont sans fondement », a déclaré M. Khouma. Selon lui, ses actions dans la zone concernée touchent un secteur de quinze hectares attribué à Omar Sakho, qui est un lotissement autorisé depuis 2009. « J’ai le droit, en tant que maire, de mener des travaux sur un lotissement autorisé », a-t-il souligné. Le maire de Sangalkam a d’ailleurs assuré qu’il n’est pas en conflit avec les héritiers de Ndiagne Faye. « Ils ont un différend avec le ministre sortant Omar Guèye, qui a délibéré et attribué des terres sur Khalou Dioula Diouf. Quant à moi, je ne fais qu’assurer la continuité », a-t-il déclaré.