Dans le but de renforcer la prise en charge du développement des jeunes enfants âgés de 0 à 3 ans — un enjeu que l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp) considère comme une de ses priorités principales — une session de formation a été organisée pour les conseillères familiales des régions de Saint-Louis et Louga. Cette stage de formation s’est déroulé du 14 au 19 juillet, simultanément dans ces deux zones. Selon la responsable de l’Anpectp, Yaye Adjaratou Djamila Diallo, l’objectif principal de cette initiative était de former les relais communautaires, à savoir les conseillères familiales, afin d’améliorer la qualité de l’accompagnement des très jeunes enfants. La volonté est d’attirer l’attention sur la tranche d’âge « 0 à 3 ans non révolus », qui constitue une période cruciale pour le développement de l’enfant.
Yaye Adjaratou Djamila Diallo précise que ces ateliers, organisés à la suite de ceux destinés aux formateurs, s’inscrivent dans le cadre du projet « Développement de la petite enfance au Sénégal : éducation de la petite enfance et préparation scolaire (2019-2025) ». Ce projet bénéficie d’un financement de l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica). Ces sessions ont permis non seulement de doter les participants de nouvelles compétences, mais aussi de renforcer leur capacité à jouer un rôle central dans les structures communautaires dédiées au développement intégré de la petite enfance. L’objectif est d’assurer une meilleure qualité dans la prise en charge des tout-petits, en leur offrant un environnement propice à leur croissance.
Yaye Adjaratou Djamila Diallo insiste sur l’importance des « 1000 premiers jours », une période primordiale durant laquelle l’enfant se construit. Elle explique que le développement de l’enfant durant ce laps de temps est un processus de maturation qui conduit à des évolutions dans plusieurs domaines : capacités cognitives, motrices, ainsi que sociales et émotionnelles. Cependant, ces potentiels ne se réalisent pleinement que si certains facteurs clés tels que la santé, la nutrition, la protection et l’apprentissage précoce sont réunis. Il est donc essentiel de soutenir le développement des enfants dès la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans, tout en veillant à la qualité des soins prodigués par les différents intervenants.
Cet atelier de cinq jours a rassemblé divers acteurs du secteur de la petite enfance — notamment des inspecteurs de l’éducation, des éducateurs et des relais communautaires — dans le but de renforcer les compétences des conseillères familiales dans des domaines essentiels comme l’éveil et la stimulation précoces. Ces efforts visent à accompagner cette tranche d’âge vulnérable, mais pleine de potentiel, selon la conviction des organisateurs.
Dans cette optique, l’importance de l’accompagnement des enfants jusqu’à l’âge de deux ans a été soulignée par Yaye Adjaratou Djamila Diallo. La responsable rappelle que le gouvernement considère la petite enfance comme une priorité stratégique. Ces orientations découlent du référentiel des politiques publiques intitulé « Sénégal 2050 : Agenda national de transformation ». Au sein de cet ambitieux programme, le premier objectif stratégique, inscrit dans l’axe 2 consacré à « Capital humain de qualité et équité sociale », met en avant le développement intégré de la petite enfance (Dipe). Il s’agit de renforcer la gouvernance, d’améliorer la qualité de l’éducation et d’assurer un meilleur financement pour le système éducatif orienté vers cette période clé de la vie.
Selon la directrice, la réussite de ces efforts repose en grande partie sur la qualité du personnel intervenant auprès des jeunes enfants. Elle affirme que disposer d’un personnel compétent et dévoué constitue l’une des clés du succès pour garantir que chaque enfant ait accès à des soins de qualité. Elle s’est montrée heureuse des résultats positifs obtenus à l’issue de ces rencontres, saluant la motivation manifeste des participantes, leur ponctualité, la bonne ambiance qui a régné ainsi que la richesse des échanges. Elle n’a pas manqué de rendre hommage aux conseillères familiales, lesquelles sont, selon elle, des actrices essentielles dans la réalisation des objectifs fixés.
« Chères conseillères familiales, vous êtes indispensables, en tant que relais dans la communauté, dans la prise en charge des jeunes enfants. Vos contributions dans le développement de la petite enfance illustrent votre compréhension fine des enjeux liés au capital humain, car aujourd’hui, le meilleur investissement est celui dans l’enfance. L’État a besoin de votre engagement pour toutes les initiatives positives destinées à améliorer rapidement la situation », a-t-elle indiqué.
Elle a également insisté sur le rôle crucial que jouent ces professionnelles dans l’utilisation optimale des outils mis à leur disposition. Leur mission consiste à promouvoir l’équité d’accès à des services de qualité, notamment dans les zones rurales et reculées, afin que chaque enfant puisse bénéficier de conditions optimales pour son développement.