Rencontre à Washington entre Trump et dirigeants africains : Favoriser le commerce et renforcer la coopération bilatérale

10 juillet 2025

Le Président américain Donald Trump a adopté une posture de séductions lors de sa rencontre avec plusieurs dirigeants africains. Ces chefs d’État, tous issus de nations situées le long de la côte atlantique, partagent une proximité géographique avec les États-Unis, presque comme des voisins transocéaniques. Profitant de cette audience dans le Bureau ovale, Trump a dévoilé sa stratégie diplomatique, qu’il résume en une phrase : « Du commerce à la place de l’aide. » Pour illustrer cette approche, il a commencé par faire l’éloge des ressources naturelles abondantes de leurs pays, qu’il a qualifiées de riches en sols et en sous-sols, avant d’inciter chaque chef d’État à se présenter brièvement, en évoquant leur pays respectif et leur parcours personnel.

C’est dans cet esprit que Bassirou Diomaye Faye, tout comme ses homologues africains, a présenté devant Donald Trump les trésors naturels de son pays. Il a mis en avant la richesse en pétrole et en gaz, notamment les découvertes récentes dans ces domaines. Dans un geste qui mérite d’être souligné, le dirigeant sénégalais n’a pas hésité à « naturaliser » les compagnies multinationales exploitant ces ressources dans son pays, en transformant par exemple les Australiens et Canadiens en Américains dans ses propos. Une manœuvre diplomatique pour renforcer leur partenariat, tout en valorisant la coopération économique.

Par ailleurs, l’un des moments marquants de cette rencontre a été la proposition faite par le président sénégalais à Donald Trump. En évoquant ses qualités de golfeur, il a sincèrement invité le président américain à venir découvrir le Sénégal et à profiter des parcours de golf de Dakar pour pratiquer son sport favori. Une invitation à la fois symbolique et diplomatique, visant à tisser des liens plus personnels entre les deux nations.

En ce qui concerne la philosophie de Trump, centrée sur la priorité au commerce, il a expliqué la suppression de l’USAID, l’Agence américaine pour l’aide internationale. Selon lui, cette institution, souvent accusée de gaspillage et de gestion opaque, était devenue un coût inutile pour les États-Unis, en plus de favoriser une dépendance à l’aide étrangère. En la supprimant, il espérait économiser des milliards de dollars et encourager davantage de relations commerciales bilatérales. Il a cité plusieurs exemples pour étayer ses propos, notamment l’accord à venir entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, destiné à faciliter des investissements conjoints entre les deux pays. L’objectif est aussi de promouvoir l’investissement privé et de réduire leur dépendance à l’aide extérieure.

Trump a également insisté sur l’importance pour ces pays africains d’acquérir du matériel militaire américain, qu’il considère comme étant parmi les meilleurs au monde. Il a évoqué, par exemple, les récents incidents en Iran pour souligner la supériorité de cette armement. Selon lui, ces équipements leur permettraient non seulement de renforcer leur défense face à diverses menaces, mais aussi de participer activement à la lutte contre le terrorisme. En outre, il a évoqué la nécessité de limiter les flux migratoires illégaux, notamment en contrôlant les départs et les entrées de personnes qui ne souhaitent pas quitter le territoire américain à l’expiration de leurs visas ou pour d’autres raisons.

Quand son discours a pris fin, Trump a laissé la parole à chacun des chefs d’État présents, en leur accordant quelques instants pour s’exprimer, tout en leur rappelant de ne pas se laisser emporter par leur enthousiasme. L’un d’eux, le président mauritanien Ould Ghazouani, ayant commencé à exprimer sa gratitude de manière un peu excessive, s’est vu interrompre poliment par Trump, qui lui a laissé la parole pour la céder à son voisin. Ce dernier, de manière manifeste, a compris la leçon et a évité de monopoliser la discussion. Il était évident que cet échange ne se déroulait pas lors d’un sommet de l’Union africaine ou de la Cédéao, où les discours sont généralement plus formels et calibrés. Une fois que tous ont pu s’exprimer, Donald Trump, accompagné des journalistes américains présents, s’est tourné vers des questions axées sur la politique intérieure américaine, manifestant ainsi son intérêt pour les affaires domestiques, sans se préoccuper davantage de ces dirigeants africains qui avaient été conviés à cette rencontre.

En somme, cette rencontre a été marquée par un mélange de déclarations diplomatiques, d’incitations économiques et de gestes symboliques, illustrant la volonté de Trump de redéfinir les relations avec l’Afrique en privilégiant les échanges commerciaux et la coopération stratégique plutôt que l’aide traditionnelle.