Qualité des services bancaires et satisfaction client : défis et enjeux du secteur

25 août 2025

Le secteur bancaire sénégalais a démontré un dynamisme remarquable. Pourtant, d’importants défis subsistent : le taux de bancarisation demeure faible, la satisfaction des clients, entre autres.

 Le secteur bancaire sénégalais, malgré une croissance notable, se heurte à un paradoxe, celui d’un allongement des offres de services qui ne se traduit pas encore par une amélioration significative du taux de bancarisation stricte. Tel est le constat majeur qui émerge de l’ouverture de l’atelier technique destiné à restituer l’Enquête de satisfaction des usagers des services bancaires (Esub) 2024, un cycle de trois jours organisé par l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), mercredi à Saly.

Cette rencontre a réuni des acteurs-clés du secteur afin d’examiner les résultats de cette troisième investigation du genre, après celles menées en 2010 et 2017. L’objectif est d’exploiter les données collectées pour rehausser la qualité des services, renforcer la confiance des clients et favoriser l’inclusion financière.
Selon les chiffres présentés par M. Mamadou Ndiaye, représentant du ministre des Finances et du Budget, le secteur bancaire sénégalais a affiché un dynamisme notable. Fin 2023, le pays dénombrait 33 établissements de crédit dont 29 banques et quatre établissements financiers. Le maillage des points de service a aussi progressé de 11%, passant de 505 en 2022 à 562 en 2023, tandis que le parc des guichets automatiques est passé de 711 à 739.

Cependant, ces indicateurs positifs coexistent avec un taux de bancarisation strict relativement faible, qui a légèrement reculé, passant de 22,47% en 2022 à 22,39% en 2023. Ce taux demeure nettement inférieur à celui observé dans d’autres pays de la région ou du continent, comme le Maroc qui affiche 58% ou la Tunisie 40%. «Ces statistiques encourageantes contrastent avec le faible taux de bancarisation strict», a souligné M. Papa Amadou Diagne, Secrétaire exécutif de l’Oqsf. Selon lui, «ceste qualité des services bancaires est le socle de la confiance qui lie les banques à leurs clients et représente, à cet égard, un levier essentiel de l’inclusion financière, notre objectif commun». Le secteur bancaire sénégalais opère dans un contexte de concurrence accrue et sous l’égide d’une nouvelle loi bancaire. Ladite législation met l’accent sur le renforcement des exigences relatives à la relation client et à la protection des consommateurs.

L’atelier de l’Oqsf est ainsi une opportunité pour les professionnels du secteur de s’adapter à ces évolutions et de s’attaquer aux défis persistants, notamment les coûts élevés des services, les obstacles à la mobilité bancaire, le manque de transparence dans les contrats, le risque de surendettement des clients et le faible niveau d’éducation financière de la population.

Les participants ont été invités à passer en revue les résultats de l’enquête afin d’identifier les domaines à améliorer et les avancées à consolider. L’objectif est de mettre sur pied un plan d’actions concret.

M. Momar Diop, président du Conseil d’orientation de l’Oqsf, a insisté sur l’importance de la coopération. «Votre profession revêt une importance capitale. Vous n’êtes pas de simples intermédiaires financiers. Vous êtes les architectes du crédit», a-t-il déclaré, appelant les banquiers à envisager les défis comme des opportunités.