Lors de son passage à l’émission Grand Jury sur la RFM, Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, s’est exprimé au sujet des menaces de poursuites judiciaires contre l’ancien président Macky Sall. Répondant aux appels de certains pour juger l’ex-chef de l’État, Fall a évoqué les limites constitutionnelles.
« On ne peut pas le juger pour des actes qu’il aurait commis dans l’exercice de ses fonctions. Le principe, c’est l’irresponsabilité, sauf en cas de haute trahison », a-t-il déclaré, en se référant à l’article 100 de la Constitution sénégalaise. Selon cet article, la responsabilité d’un président en exercice ne peut être engagée qu’en cas de haute trahison, et cela nécessiterait une instruction rigoureuse pour établir des faits constituant cette grave infraction.
Ismaila Madior Fall a également souligné la dimension collective des événements récents, marqués par des appels à l’insurrection et des manifestations émanant de l’opposition. « Il s’agit d’une responsabilité partagée entre l’exécutif et l’opposition. Si l’État n’avait pas réagi, le pays aurait pu sombrer dans le chaos, risquant même un coup d’État militaire », a-t-il averti.
Pour apaiser les tensions et éviter une escalade, Fall prône la voie d’une « justice réconciliatrice ». Cette approche, selon lui, permettrait de tourner la page tout en reconnaissant les erreurs, afin de préserver la stabilité du pays et de sauvegarder ses institutions démocratiques.
L’ancien ministre a ainsi conclu en rappelant que l’État a été protégé et que la démocratie a été préservée. « Il est temps d’opter pour une solution apaisée, qui assure la sécurité du pays et de ses citoyens », a-t-il insisté.