Cheikh Bâ incarne l’expérience d’un magistrat chargé d’orienter l’Union des magistrats du Sénégal (Ums). Il est une figure respectée du système judiciaire sénégalais, avec une carrière qui dépasse les vingt années. Réputé pour sa rigueur, sa maîtrise des droits de l’homme et sa capacité à gérer les conflits, il a gravé son parcours en partant des responsabilités de président du Tribunal de Tivaouane. Son itinéraire académique et professionnel est dense, agrémenté de formations en Europe et aux États‑Unis, et de postes-clés tels que juge d’instruction au Pôle antiterroriste et conseiller technique au ministère de la Justice. Il est aussi reconnu comme expert en droit pénal international et en administration de la justice, des compétences qui s’annoncent essentielles pour assumer les défis de ses nouvelles fonctions.
À l’issue de sa prise de parole devant les journalistes, Cheikh Bâ a dévoilé une feuille de route organisée autour de cinq axes principaux. Son aspiration est de forger une magistrature « debout, unie, solidaire et qui prend ses responsabilités face au Peuple sénégalais ». Son programme met l’accent sur l’amélioration des conditions de travail des magistrats, le renforcement de leur statut et la promotion d’une justice transparente et efficiente pour l’ensemble des citoyens.
Au cœur de sa vision se situe un dialogue interinstitutionnel avec l’Exécutif afin d’apaiser les tensions, notamment en ce qui concerne la composition du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). Le nouveau président a clairement affirmé que son rôle et celui de ses collègues consistent à faire respecter la loi avec une impartialité totale. « La Magistrature est un arbitre du jeu national à tous les niveaux. Nous n’avons pas d’adversaires, nous n’avons pas besoin d’amis, nous avons besoin de rendre la justice au nom du Peuple sénégalais dans la sérénité, dans la responsabilité… Nous sommes les arbitres, et l’arbitre n’a pas de parti pris, n’a pas d’état d’âme. »
Par conséquent, il appelle ses pairs à faire bloc autour de la mission républicaine de la Magistrature. « Nous allons, dans ce programme, allier tous les éléments qui méritent de l’être pour que la Magistrature reste debout, digne et reconnue à sa juste valeur. Parce que nous estimons que sans nous, ce pays n’existe pas », souligne le magistrat.
Par ailleurs, il affirme l’indépendance du corps, guidé par la Constitution et la volonté du Peuple. Il s’engage à faire de la Justice un véritable projet de société, en s’appuyant sur l’expérience et le professionnalisme de son équipe pour relever les défis à venir.