Le candidat du MPCL – LUY JOT JOTNA, le Docteur Cheikh Tidiane GADIO a été soumis, comme de nombreux autres candidats, à un traitement révoltant et injustifiable. C’est du moins ce qu’avance l’entité politique qui condamne le déroulement du contrôle des parrainages.
In extenso, la tribune du MPCL – LUY JOT JOTNA :
Le MPCL – LUY JOT JOTNA tient à alerter l’opinion nationale, africaine et internationale sur la grave crise politique aux conséquences incalculables qui est en train de s’amplifier au Sénégal. Cette crise, qui se rajoute à d’autres, fait suite au traitement absolument inacceptable et loin de toutes les règles de la transparence des dossiers de parrainage des candidats à la présidentielle du 25 Février 2024.
Notre candidat, le Docteur Cheikh Tidiane GADIO, soutenu et dûment parrainé par près de 110.000 électeurs (copies de cartes d’électeurs vérifiables et à notre disposition), a subi, comme beaucoup d’autres, un traitement révoltant et injustifiable à nos yeux et aux yeux de tout démocrate digne de ce nom.
Deux faits majeurs nous ont particulièrement choqué et confirmé l’ensemble de nos doutes sur la vraie nature de cet exercice des parrainages des candidats et surtout du mécanisme de leur validation.
Au fond nous n’avons jamais compris pourquoi la clé USB fournie par l’État devait être formattée de façon discrétionnaire par ses techniciens en notre absence. De même, nous n’avons jamais compris pourquoi notre clé, chargée à bloc de nos 58.975 parrains, devait obligatoirement être confiée à des « inconnus » quelques jours avant son exploitation en notre présence.
Dans notre cas, avant que l’enveloppe contenant notre clé USB ne fut scellée et remise aux autorités, ladite clé a été visionnée par les parties concernées devant nos représentants. Tous ont constaté la présence dans la clé d’un seul dossier sous forme de fichiers Excel ne contenant que nos parrainages dans toutes les régions du Sénégal.
Pourtant, le jour de notre évaluation, quand l’enveloppe scellée a été ouverte, la clé USB qui en est sortie, une fois installée dans la machine, a mystérieusement révélé la présence d’autres fichiers absolument inconnus de nos représentants. Ces derniers s’en sont émus et il leur été rétorqué par l’un des informaticiens de la commission « qu’eux aussi ne sont pas en mesure d’expliquer la présence de ces fichiers mais qu’il pouvait y avoir « des fichiers cachés dans la clé » que le logiciel utilisé pouvait révéler.» Courte et irrecevable explication de toute évidence! Notre informaticien leur a fait tout de suite comprendre que ces « fichiers cachés » n’ont pas été créés par nous ou placés dans cette clé par nos soins.
La suite sera plus dramatique, puisqu’après vérification et contrôle de nos 58.975 parrains, il nous a notifié qu’en dehors des 2945 doublons internes et des 8208 doublons externes, nous avions présenté 39.575 parrains « Non identifiés au fichier général des élections ». Seuls donc 8.247 ont trouvé grâce « aux yeux » du fameux logiciel utilisé pour exploiter la clé USB de la DGE.
Ainsi donc, se révélait à nous et à toute l’opinion l’arme enfin trouvée de destruction massive du travail pénible, laborieux et crédible des parrainages de plusieurs candidats avec la fameuse caractérisation « Non identifiés au fichier général des élections ». Le plus cocasse dans l’affaire reste que le fameux « Fichier général des élections » est un monopole et un secret bien gardé inaccessible aux autres leaders et acteurs concernés.
Toutefois, par la perspicacité de nos techniciens et par la grâce de Dieu qui n’aime pas l’injustice, nous avons découvert le jour même dans le compte rendu de notre évaluation que pour 31.700 parrains « non identifiés », la case « motif du rejet » est restée désespérément vide!
Notre hypothèse est que si c’est la date d’expiration des cartes biométriques CEDEAO de nos parrains qui est en cause, nous l’avions pourtant naturellement présentée en Français (Jour/Mois/Année), mais si elle est lue avec un système Excel formatté en Anglais (Mois/Jour/Année), le Fichier général des Électeurs ne saurait identifier leurs détenteurs.
Pour le reste des motifs, il y’a le lieu de questionner la facilité avec laquelle le fameux logiciel utilisé ne fait preuve d’aucun « discernement ». Comment un parrain dont le prénom, le NIN, le numéro de la carte d’électeur, sa date d’expiration sont tous corrects, peut être rejeté par ce que l’opérateur de saisie a malencontreusement omis une lettre dans son nom de famille. Une simple demande de correction aurait prouvé que le contrôle des parrainages n’a pas une mission d’élimination mais simplement de conformité des informations fournies pour contrer toute fraude potentielle.
Au vu du scandaleux chiffre -affirmé et absolument non prouvé- « de 39.575 parrains non identifiés dans le Fichier général », nous avions immédiatement donné consigne à nos équipes de puiser dans le stock non utilisé de nos parrainages et de préparer un nouveau dossier de 60.000 parrainages et plus au cas où la Commission reconnaîtrait le préjudice que nous avons subi et serait disposée à examiner nos preuves en vue d’une réparation.
La décision de se présenter à l’élection présidentielle de son pays est une décision lourde, de grande portée historique et humaine et ne devrait pas être traitée chez nous comme cela se fait de nos jours ! C’est pour toutes ces raisons que nous avons préparé et déposé une requête formelle auprès de la Commission de contrôle des parrainages pour que justice nous soit rendue.
Nous demandons réparation pour notre candidat certes, mais aussi réparation pour tous les candidats qui ont de solides griefs à présenter. La meilleure des réparations cependant est la réparation du système démocratique sénégalais autre fois réputé et aujourd’hui grandement abimé par l’opprobre jeté sur ses institutions.
Au vu de tout ce qui précède, nous plaidons pour une pause immédiate dans le processus en cours afin de permettre une concertation entre les candidats et entre les candidats et les institutions d’encadrement du système électoral. L’urgence de la réactualisation transparente du fichier électoral mis à jour est une exigence légitime incontestable. Pour l’instant, le système en place, la partie « parrainages » en particulier, se révèle une catastrophe pour notre pays et impacte gravement le droit fondamental des citoyens de vouloir servir leur pays à la plus haute station institutionnelle : la fonction de Président de la République.
Ce n’est pas à une « Commission de contrôle des parrainages » qu’on doit confier le destin présidentiel de nos compatriotes et l’émergence potentielle au bénéfice de notre patrie d’un leadership visionnaire capable de ramener la sécurité, la paix, la bonne gouvernance, la réconciliation, la concorde et la prospérité pour tous! C’est en essayant d’éliminer coûte que coûte des adversaires et des concurrents bien ciblés qu’on élimine parfois le futur radieux d’un pays au profit de la médiocratie!
Poursuivre l’actuel spectacle déshonorant des fameux « parrainages », dont nous sommes tous des témoins embarrassés, nuirait gravement à la cohésion sociale et nationale. Aucun pouvoir, issu du processus actuel, si manifestement gangréné de vices de fond et de forme, ne sera ni légitime, ni légal, ni démocratique dans l’esprit du grand nombre!
Il est donc très souhaitable que le Président de la République, « garant » selon notre Constitution « du bon fonctionnement des institutions » intervienne très vite pour arrêter le fiasco du système de vérification des parrainages et les risques de fractures irréversibles dont il est porteur. Le Président a aujourd’hui une occasion en or pour ramener le bon sens et solliciter la concertation diligente des représentants des forces vives et leurs recommandations pour baliser la voie de l’égalité pour tous devant les institutions et dans le processus électoral de la Présidentielle de 2024!
Ce n’est pas trop tard!