La justice suisse a rendu mercredi un verdict condamnant un ancien ministre de l’Intérieur gambien à une peine de 20 ans de prison pour divers crimes contre l’humanité commis sous le régime de l’ex-président Yahya Jammeh. La greffière du Tribunal pénal fédéral à Bellinzone, dans le sud-est de la Suisse, a annoncé que « Ousman Sonko est condamné à une peine privative de liberté de 20 ans ».
Cette décision peut être contestée en appel devant le même tribunal. Le parquet fédéral avait demandé la réclusion à perpétuité contre M. Sonko, âgé de 55 ans, pour divers crimes contre l’humanité commis entre 2000 et 2016. À l’issue du procès qui s’est tenu en janvier et mars, la défense avait plaidé l’acquittement, réclamant une compensation financière pour les années passées en détention.
Durant le procès, le parquet fédéral et les parties civiles ont exposé les raisons pour lesquelles elles considèrent l’ancien ministre comme responsable, notamment des actes de torture, de viol et d’assassinat. L’organisation TRIAL International, à l’origine de la procédure, a rapporté un grand soulagement de la part des plaignants d’avoir pu être présents et de confronter Ousman Sonko, ainsi que de voir sa réaction à leurs témoignages. Benoît Meystre, conseiller juridique de l’ONG, a déclaré à l’AFP que « certaines personnes nous ont confié que le rôle qu’elles ont joué dans le procès contribue à leur guérison, indépendamment du verdict rendu ».