Le décret qui annule les élections présidentielles du 25 février prochain fait débat et suscite des réactions vives, mais un autre décret signé par Macky Sall pourrait également être source de controverses.
En effet, le président a approuvé le décret n° 2024-06 du 9 février 2024, publié le 12 février dernier au Journal Officiel, concernant l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Dans ce décret, sur proposition du président de l’OFNAC, le chef de l’État renforce les pouvoirs de cet organisme, lequel, selon les explications fournies, n’a pas pleinement rempli ses missions.
« Plus de dix (10) ans après sa création, le constat a été fait de la nécessité d’accroître ses pouvoirs d’anticipation, de médiation, de formation et de lutte contre la corruption », précise le document. Ainsi, la nouvelle loi prévoit « le renforcement des pouvoirs d’investigation de l’Office par la possibilité de prendre des mesures de garde à vue ». Désormais, toute personne suspectée par l’OFNAC peut être placée en garde à vue sans que l’Office n’ait à saisir le Parquet, dont il n’est plus dépendant. Conformément à la nouvelle loi, « sur instruction du Président de l’OFNAC et sous sa direction ainsi que son contrôle, les enquêteurs assermentés de l’Office ainsi que tous officiers de police judiciaire et assimilés établis sur le territoire national, procèdent aux enquêtes et, le cas échéant, procèdent à la garde à vue dans les conditions fixées par le Code de Procédure pénale ».
De plus, le président de l’OFNAC, actuellement l’ancien procureur Serigne Bassirou Gueye, « peut, sur proposition de la personne mise en cause, procéder à une médiation pénale dans les matières de sa compétence ». Ainsi, selon la nouvelle loi, « les montants recouvrés lors d’une médiation pénale sont versés dans un compte du Trésor ouvert au nom de l’OFNAC ».