L’émigration irrégulière continue de faire des victimes. Dans les îles du Saloum, dans l’île de Niodior notamment, une région d’où partent la plupart des embarcations, les morts sont devenus innombrables.
L’alerte a été donnée il y a quelques jours sur les réseaux sociaux et par plusieurs personnes. Une pirogue en détresse au large de la Mauritanie, avec une panne de moteur, risquait de connaître le pire. Malgré un appel à l’aide lancé par les passagers, ni l’Espagne, ni la Mauritanie, ni le Maroc n’ont déployé des moyens pour secourir ces jeunes Sénégalais. Cette embarcation, partie de Niodior dans les îles du Saloum avec 150 personnes à son bord, a finalement été secourue au large de la Mauritanie. D’après les premières informations, 28 personnes ont perdu la vie. Le village de Niodior a payé le plus lourd tribut, avec plus de 8 décès, selon Libération.
Dans ce village, la maison « Mbine Seydi » est celle qui compte le plus de pertes. En dehors des victimes, d’autres passagers sont actuellement hospitalisés, recevant des soins. Une source sur place indique : « Rien que dans la maison ‘Mbine Seydi’, qui avait envoyé plusieurs jeunes, de nombreuses personnes sont décédées dans cette tragédie. Les recherches continuent, et nous n’avons pas encore de nouvelles des autres jeunes. » À Niodior, c’est la tristesse et la consternation, avec presque tous les quartiers du village en deuil. « Certains jeunes sont rentrés chez eux après avoir reçu des soins en Mauritanie. Nous sommes vraiment attristés. Nous demandons aux jeunes de se calmer, car actuellement, la mer est dangereuse », ajoute notre source.
Cette tragédie survient quelques mois après un autre drame en mer au large de la Mauritanie, qui avait également fait plusieurs morts. Cette pirogue était également partie de Niodior. Le week-end dernier, une autre embarcation, qui avait quitté Niodior, a dû faire demi-tour après quatre jours en mer, incapable de poursuivre face aux vagues de l’océan. À Bassoul, une autre localité, c’est l’angoisse. Une pirogue qui était partie le 20 octobre reste introuvable.
À Dakhla, depuis le 31 octobre, aucune nouvelle pirogue n’a été secourue par la Marine royale marocaine. Cependant, 31 Sénégalais se trouvent dans deux centres d’accueil, à Bir-Gandouz et Argoub. Babou Séne, consul général du Sénégal à Dakhla, a déclaré : « La situation est calme à Dakhla. Actuellement, une centaine de compatriotes sont dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub. Les derniers arrivés, au nombre de 31, sont arrivés vers le 31 octobre 2024, un peu fatigués mais sans blessés ni malades. Le consulat général fait le nécessaire pour leur rapatriement. Nous attendons juste l’autorisation du gouvernement mauritanien pour permettre le passage des convois de rapatriement. L’ambassadeur du Sénégal à Nouakchott a demandé cette autorisation de transit depuis deux semaines et attend la réponse de nos frères mauritaniens. »