Mondial 2026 : Cap-Vert réalise une qualification historique

15 octobre 2025

C’est l’une des performances les plus impressionnantes du football africain ces dernières années. Le Cap-Vert, petit pays qui compte à peine 550 000 habitants, est classé 40e au classement FIFA et n’a connu que quatre participations à la CAN, sans jamais avoir glané sa place pour une Coupe d’Afrique organisée au Maroc. Pourtant, il a décroché son billet pour la Coupe du Monde 2026 ce lundi 13 octobre en dominant Eswatini lors de la dernière journée des éliminatoires. Les Requins Bleus ont célébré cette qualification dans un Estádio Nacional en pleine effervescence, porté par 15 000 spectateurs et par tout un pays qui a dansé jusqu’au coup de sifflet final. Les buts de Livramento (48e), Willy Semedo (54e) et Stopira (90e+1) ont officialisé la qualification de Ryan Mendes et de ses coéquipiers, même si la perspective d’un rendez-vous outre-Atlantique était déjà largement acquise après leur victoire du 9 septembre face au Cameroun (1-0).

Le sélectionneur Pedro Leitão Brito, plus connu sous le nom de Bubista, peut savourer cette qualification sans inquiétude, car elle porte son empreinte. Nommé en janvier 2020 à la tête des Requins Bleus, l’ancien défenseur central d’Estoril (Portugal) n’a jamais cessé de faire progresser l’équipe. Il les avait déjà conduits à la CAN 2021, après des absences en 2017 et 2019, et avait été éliminé en huitièmes de finale par le futur champion, le Sénégal. Lors de la CAN 2023, le technicien de 55 ans s’était hissé jusqu’en quarts de finale après avoir écarté la Mauritanie en huitièmes et avoir terminé premier de sa poule, devant l’Égypte et le Ghana. Bien qu’il ait manqué la qualification pour la CAN 2025, l’entraîneur né à Boa Vista (Cap-Vert) a parfaitement réagi en offrant à son pays ce billet pour le Mondial.

Si cette belle performance demeure une surprise notable du monde du football, Bubista y croyait dès le début des éliminatoires. «Au fond de nous, nous savons que nous pouvons nous qualifier, et notre seul objectif est de nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour y parvenir, déclarait-il sur le site de la Fifa après la deuxième journée. Et notamment parce que ce sera [en partie] aux Etats-Unis, où nous avons notre plus grande diaspora. Nous lui devons cette qualification, pour tout ce qu’elle a fait au fil des ans pour nous aider et contribuer au développement du pays.»

À l’image des Capverdiens de la diaspora (près de 800 000), beaucoup plus nombreux que les Capverdiens résidant dans le pays, les joueurs nés à l’étranger ont été d’une contribution majeure à la qualification. Dans le onze de départ du match décisif contre le Cameroun, cinq joueurs sont nés à l’étranger, dont le buteur providentiel Livramento, originaire de Rotterdam (Pays-Bas). Ils étaient ainsi quinze sur les vingt-cinq appelés par Bubista pour la CAN 2023.
Lors du duel face à l’Eswatini (3-0), le second buteur, Willy Semedo, est natif de Montfermeil, en banlieue parisienne, et le troisième, Ianique dos Santos Tavares, surnommé Stopira, est originaire de Praia.

Des joueurs de la Diaspora qui se révèlent être déterminants, appuyés par des natifs qui forment l’ossature de l’équipe, à l’image du capitaine Ryan Mendes (joueur le plus capé et meilleur buteur de la sélection) et du gardien Vozinha (39 ans). Il faut bien reconnaître que le secret de la potion magique capverdienne ne se cherche jamais bien loin.