Selon le journal « Les Echos », qui livre l’information ce vendredi, le procureur a requis 2 ans de prison ferme contre Marie Lo, et les parties civiles réclament leur argent.
Marie Lo, une fausse cheffe d’entreprise, aurait escroqué de nombreuses victimes, principalement des commerçants. Elle a notamment été accusée d’avoir mis en place une arnaque impliquant des personnalités publiques de l’ancien régime, dans divers ministères. Pour mieux ferrer ses victimes, elle leur a prétendu être l’amie de la femme du ministre de l’Intérieur. En leur faisant miroiter un projet de grande envergure nécessitant des millions d’investissements, elle leur a promis des ristournes en retour. Ensuite, elle établissait des factures proforma qu’elle remettait aux plaignants. Grâce à cette méthode, elle a réussi à obtenir plus de 500 millions de F CFA des parties civiles. Ces victimes, à qui des dividendes avaient été promis mais qui n’ont jamais été versés, ont donc saisi la justice pour des faits d’escroquerie.
Après 14 mois de détention provisoire, Marie Lo, la fille du chanteur Ismaïla Lo, a été jugée hier. Le procureur a requis une peine de 2 ans de prison ferme, ainsi qu’une amende de 1 million de F CFA. Elle est poursuivie pour escroquerie portant sur plus de 500 millions de F CFA, au préjudice de plusieurs commerçants. Marie Lo n’a pas encore quitté le gouffre judiciaire. Le procureur du tribunal correctionnel de Dakar, devant lequel elle a été jugée jeudi 7 novembre 2024, a requis une peine d’emprisonnement ferme de 2 ans, assortie d’une amende de 1 million de F CFA, dans cette affaire d’escroquerie.
En effet, après avoir passé 14 mois en détention provisoire, Marie Lo a comparu devant le tribunal correctionnel de Dakar où elle a partiellement nié les faits qui lui étaient reprochés. Elle a reconnu devoir de l’argent à toutes les parties civiles, sauf à Serigne Fallou Fall, à qui elle affirme avoir restitué ses 49 millions de F CFA. Elle a également reconnu avoir produit des factures proforma devant ces commerçants. Lorsque le juge lui a rappelé ses aveux selon lesquels elle avait affirmé avoir obtenu ces marchés auprès de ces personnalités publiques, elle a répondu : « Les parties civiles s’acharnent contre moi. C’est aujourd’hui qu’elles se sont liguées pour me réclamer leur argent, alors que, lorsque nous étions en affaires, personne ne l’a fait. »
Les parties civiles, après avoir expliqué les manœuvres qui les ont poussées à remettre ces sommes à Marie Lo, ont réclamé les mêmes montants en guise de réparation. Me Alioune Badara Ndiaye, l’un des avocats des victimes, a accusé Marie Lo de mauvaise foi manifeste. « Cette affaire a heurté nos convenances sociales. Elle est contraire à l’éthique et à la morale. Elle n’a même pas de cœur ! Monsieur le président, vu les sommes escroquées, elle leur a fait croire que l’épouse du ministre de l’Intérieur était son amie. Il n’y avait même pas de marchés, et elle n’est même pas gérante d’entreprise ! » a-t-il tonné.
Me Khadim Kébé, également choqué par cette affaire, a déclaré que Marie Lo avait brisé des vies en produisant des factures proforma alors qu’elle n’en avait pas la prérogative. « Ces actes ont causé un lourd préjudice aux victimes », a ajouté le représentant du parquet, qui a requis contre elle une peine de prison ferme de 2 ans. Me Abdoulaye Tall, avocat de la défense, a plaidé que les faits devaient être ramenés à leur juste proportion, arguant qu’on avait tenté de diaboliser Marie Lo. Fusillant l’attitude des parties civiles, il a ajouté qu’elles n’étaient pas intéressées par les marchés, mais par les bénéfices qu’elles espéraient obtenir. « Dans cette affaire, en réalité, Marie Lo est une victime. Je ne plaide pas cette affaire parce qu’elle est ma cliente, mais pour les relations que j’entretiens avec sa famille. Du côté de sa famille, on est en train de tout mettre en œuvre pour désintéresser les parties civiles. Même son père a mis en vente un terrain d’une valeur inestimable pour payer les parties civiles », a-t-il expliqué.
Me Souleymane Soumaré, un autre avocat de la défense, estime que dans cette affaire, il s’agit d’une activité d’usure qui n’est pas juridiquement protégée. Le délibéré est prévu pour le 5 décembre prochain.