En détention pour coups et blessures volontaires au préjudice de sa patronne, Mariama Faye, une femme de ménage, a comparu devant le Tribunal de grande instance de Dakar.
Selon le quotidien L’Observateur, l’affaire a été marquée par une phrase cinglante et humiliante prononcée par Mariama Faye : « Si j’étais une prostituée, j’aurais accepté les avances de ton mari. » Ces mots, adressés à sa patronne Ndèye Houda Diamé, ont précédé une altercation violente, qui a laissé cette dernière blessée et choquée.
Comme rapporté par L’Observateur, Ndèye Houda Diamé avait recruté Mariama Faye via une agence de placement pour un salaire de 70 000 FCFA. Cependant, dès la première semaine, elle aurait remarqué des comportements inadaptés : Mariama exécutait les tâches avec maladresse, cuisinait mal et échangeait à peine avec les membres de la famille.
Face à cette situation, Ndèye Houda aurait tenté d’ouvrir le dialogue. Mais, selon ses déclarations au tribunal, elle se serait heurtée à un « mur de silence ». N’en pouvant plus, elle aurait décidé de mettre fin à leur collaboration et versé directement le salaire à l’agence de placement.
Toujours selon L’Observateur, une erreur de l’agence aurait compliqué la situation : le paiement a été envoyé à un mauvais numéro, ce qui aurait exacerbé la colère de Mariama Faye, déjà vexée par son licenciement. Mécontente, celle-ci se serait rendue au domicile de son ancienne employeuse pour demander des explications.
À la barre, Ndèye Houda a raconté : « Je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’une erreur de l’agence et que l’argent serait rétabli. Mais elle m’a insultée, blessée au visage et déchiré mes habits. » Mariama Faye, de son côté, a reconnu les faits mais affirme avoir été provoquée par des insultes de sa patronne.
D’après L’Observateur, le procureur de la République, convaincu de la culpabilité de la prévenue, a requis l’application stricte de la loi. Le tribunal, après avoir sermonné Mariama Faye, l’a finalement condamnée à trois mois de prison assortis de sursis, estimant que la clémence était justifiée par les excuses présentées par sa mère et le désistement de la partie civile.
Cette affaire, relayée dans les colonnes de L’Observateur, illustre les tensions parfois complexes dans les relations entre employeurs et employés domestiques au Sénégal.