
Dans cette rocambolesque affaire de mœurs, la question est de savoir lequel des protagonistes est le plus crédible. L’homme qui voulait simplement rendre service, sans arrière-pensée. Ou le mari, convaincu d’avoir les cornes. À l’origine, l’expression désigne un époux dont la femme est particulièrement réceptive aux élans extraconjugaux.
L’histoire ne dit pas encore si l’épouse ici avait ces penchants, mais elle raconte la manière dont elle a approché M. Ndiaye pour bénéficier de ses services de mélomane. Ce dernier, gérant d’un point de transfert d’argent établi à Dahra Djolof, entretient, dit-il, de « bonnes relations » avec celle qui lui confie une liste de morceaux de musique à télécharger.
« Je les ai téléchargés avant de les envoyer sur son téléphone portable. Une fois chez elle, elle a eu des difficultés pour ouvrir les fichiers. Elle est revenue me voir le lendemain matin pour m’informer et, pour lui faciliter la tâche, je lui ai offert une carte mémoire avec toute la musique », dit-il, d’après les informations rapportées par L’Observateur. Autant de conciliabules et d’entregents qui font douter Cheikh Kâ, l’époux. Pour en avoir le cœur net, il décide d’avoir une explication franche avec M. Ndiaye qu’il convainc de venir chez le couple. Mal lui en a pris.
« À ma grande surprise, dès que j’ai franchi le seuil de la porte, il s’est jeté sur moi avec des questions sur ma relation avec sa femme. Puis, il a brandi sa machette et m’a sectionné l’oreille d’un coup sec », pleure la victime dans sa plainte, soutenue par un certificat médical attestant une incapacité temporaire de 20 jours. Des accusations que le mis en cause n’a pas niées, donnant à son geste une nuance.
« Quand je lui ai demandé s’il entretenait une relation amoureuse avec ma femme, il m’a rétorqué d’un ton sec de poser la question à cette dernière », a regretté Cheikh Kâ, comme le rapporte L’Observateur. Attrait devant la barre du tribunal de grande instance de Louga, il a pris trois mois ferme. Le temps de penser à son coup de sang et pour la victime, celui de panser ses blessures.