Ce jeudi, la Commission nationale de recensement des votes a proclamé les résultats provisoires des élections législatives tenues dimanche dernier. Lors d’une conférence de presse au Palais de Justice de Dakar, les chiffres ont confirmé une victoire éclatante du parti Pastef, qui obtient 130 sièges sur les 165 que compte l’Assemblée nationale.
Cependant, cette proclamation n’est pas sans controverse. Ndiaga Sylla, expert électoral bien connu, a soulevé deux vices de forme dans le processus, comme le rapporte Les Échos. Selon lui, la présence de représentants du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Justice à cette cérémonie était inappropriée. De plus, il a relevé la participation de quatre magistrats, accompagnés du secrétaire général de la Cour d’appel, une configuration qu’il juge problématique.
Sylla insiste sur la nécessité de respecter les règles en vigueur. « La proclamation des résultats provisoires des élections législatives anticipées fait suite à une délibération de trois magistrats de la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv), qui agit comme un organe indépendant de gestion des élections », a-t-il rappelé. Il déplore une « méconnaissance des procédures » qui, selon lui, ternit la crédibilité du processus.
L’expert a également souligné que la Cnrv est régie par le Code électoral, tout comme d’autres entités impliquées dans le processus électoral, telles que la Commission électorale nationale autonome (Cena), le ministère de l’Intérieur, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et le Conseil constitutionnel. Ces structures jouent un rôle clé dans l’organisation et la supervision des scrutins.