Le Sénégal en marche vers l’inclusion sociale

16 septembre 2025

Une équipe de paracyclistes s’attaque aux idées reçues en roulant avec détermination. Dirigés par Macoumba Sarr, âgé de 42 ans et capitaine de cette première formation nationale, ces « Lions » se sont donné un objectif ambitieux : parcourir les 914 kilomètres qui séparent Dakar de Ziguinchor afin de démontrer que le handicap n’est pas une fatalité.

Selon Makumbasar, au Sénégal, trop de personnes marginalisent les handicapés et les considèrent incapables de réaliser quoi que ce soit. Ancien légionnaire blessé lors d’une mission à l’âge de 26 ans, il a transformé cette épreuve en moteur de sa détermination. Aujourd’hui entrepreneur prospère dans le bâtiment et employant quinze personnes, il incarne une réussite possible malgré l’adversité.

À ses côtés, Mohamed « LaF VIP » a fait du terme péjoratif « lafé » (handicapé en wolof) son étendard. Marchand au marché, il refuse la mendicité et affirme haut et fort : « Un handicapé doit travailler dignement pour avoir ce qu’il doit avoir dans sa poche ».

Edmond Sannational, double champion d’Afrique et cinquième aux Paralympiques de Paris en kayak, dénonce l’indifférence des autorités : « À mon arrivée de Paris, aucune autorité ne m’a accueilli à l’aéroport. Nous avons œuvré pour ce pays avec dignité ».

Sur leurs vélos adaptés, ces athlètes découvrent une liberté singulière. Makumbasar explique : « Nous ressentons davantage le handicap que ce que nous pensions ; le fauteuil et la prothèse ne font plus de nous une différence notable par rapport aux autres ».

Leur message dépasse le cadre du sport : il inspire une nouvelle génération d’enfants handicapés et bouscule une société encore trop fermée. Comme le rappelle Makumbasar, « beaucoup de personnes dépendent de moi », et face à cette responsabilité, « même lorsque la mort se présente, il faut continuer d’avancer ».