Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict dans une affaire où trois hommes étaient poursuivis pour des actes contre-nature. Un informaticien de 34 ans, deux étudiants gabonais de 27 ans et un étudiant sénégalais de 24 ans sont les principaux individus impliqués dans cette affaire. Ces derniers ont écopé de deux ans de prison ferme, conformément aux réquisitions du Ministère public. Retour sur cette affaire qui a conduit ces trois individus derrière les barreaux, comme l’a rapporté Source A.
Tout commence le 10 décembre 2024, lorsque la Gendarmerie procède à l’arrestation de Bivigou Karl Borry, Stanley Clepert, Iba Ndiaye et Cheikh Pouye aux abords de la mosquée de la Divinité, à Ouakam. Selon le rapport d’enquête, ils auraient été surpris en pleines relations sexuelles en public. Lors de son audition, Bivigou Karl Borry, déjà jugé et condamné dans cette affaire, cite le nom de Jeffry Justin R., un étudiant gabonais de 27 ans résidant aux Parcelles Assainies, comme l’un de ses partenaires. Cette déclaration pousse les enquêteurs à convoquer Jeffry Justin R. le 18 janvier 2025. Lors de son interrogatoire, celui-ci admet avoir eu des relations sexuelles avec Bivigou Karl Borry à deux reprises : une première fois dans sa chambre à Ouakam et une seconde au domicile de son partenaire. Il va plus loin en reconnaissant également des relations avec deux autres hommes : Saliou D., un habitant de Ouakam âgé de 24 ans, et un informaticien de 34 ans, Saliou D., domicilié aux HLM 1 Sodida. « L’étudiant Saliou D. affirme avoir découvert son orientation sexuelle à l’âge de 19 ans », comme l’indique Source A.
À la suite de ces révélations, la gendarmerie interpelle Saliou K. et Saliou D. pour les entendre sur ces accusations. Lors de leur garde à vue, tous deux reconnaissent être homosexuels et confirment avoir entretenu des relations avec Jeffry Justin R. Ils expliquent que leurs rencontres ont eu lieu grâce à une plateforme en ligne destinée aux homosexuels. Lors de son audition, Saliou D. fait des confidences sur son parcours personnel, affirmant avoir découvert son orientation sexuelle à l’âge de 19 ans. Il précise qu’il a toujours assumé un rôle « passif » dans ses relations et évoque même des expériences précoces avec un cousin durant son enfance, comme le rapporte Source A.
Présentés aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar ce 3 février 2025, les trois prévenus adoptent une toute autre posture. Devant la barre, ils reviennent sur leurs déclarations initiales et contestent les faits qui leur sont reprochés. Malgré ce revirement, la justice décide de retenir les aveux recueillis durant l’enquête comme éléments de preuve. Le Ministère public, pour sa part, ne laisse aucune place à l’indulgence. Il insiste sur la gravité des faits et réclame une sanction exemplaire, en demandant que chacun des prévenus soit condamné à deux ans de prison ferme. Il s’appuie sur l’article 319 du Code pénal sénégalais, qui interdit et pénalise les « actes contre nature », comme le souligne Source A.
Face à cette accusation, les avocats de la défense tentent d’obtenir l’acquittement de leurs clients. Ils mettent en avant l’absence de preuves matérielles et soulignent que les aveux des accusés ont pu être obtenus sous la contrainte ou la pression des enquêteurs. Cependant, le tribunal ne se laisse pas convaincre par ces arguments. Suivant les réquisitions du Parquet, il prononce un verdict sans clémence et condamne les trois hommes à deux ans de prison ferme, comme l’a rapporté Source A.