Jean Baptiste Placca, un journaliste chevronné avec plus de trente ans d’expérience, a apporté son éclairage sur l’élection présidentielle au Sénégal lors de son intervention dans le Grand Jury sur la RFM ce dimanche. L’accent a été mis sur l’ascension spectaculaire de Bassirou Diomaye Faye, le cinquième président élu du Sénégal, qui a surpris même les observateurs les plus avertis.
Jean Baptiste Placca, spécialiste des questions africaines et ancien rédacteur en chef du prestigieux magazine africain Jeune Afrique, a souligné une dynamique intéressante derrière le succès de Faye. Selon lui, une partie de ce triomphe peut être attribuée au rejet du précédent régime de Macky Sall. Les Sénégalais, dans leur vote massif pour Faye dès le premier tour, ont exprimé leur volonté de résoudre à la fois le problème de la fin du mandat présidentiel et celui de la restauration de la démocratie.
L’élection de Faye dès le premier tour et la majorité qui lui a été accordée par les électeurs témoignent, selon Jean Baptiste Placca, du haut niveau de conscience politique du peuple sénégalais, un exemple qui devrait inspirer toute la sous-région africaine. Le journaliste n’a pas manqué de saluer la posture politique d’Ousmane Sonko, principal opposant à Macky Sall, qui a soutenu la candidature de Faye. Jean Baptiste Placca a qualifié le geste de Sonko de courage politique, soulignant sa confiance en Faye malgré l’absence de sa propre candidature. L’éditorialiste togolais souligne que ce choix de Sonko démontre que lui et ses alliés privilégient leur projet politique commun plutôt que de se concentrer sur des gains personnels en cas de victoire électorale.
Jean Baptiste Placca se veut cependant prudent quant à l’avenir politique du Sénégal. Bien que la perspective d’un affrontement entre Sonko et Faye ne soit pas immédiate, il reconnaît que les rivalités et les ambitions personnelles pourraient potentiellement compromettre la stabilité politique à l’avenir. Par ailleurs Jean Baptiste Placca estime que si le tandem Sonko-Diomaye est assez visionnaire, leur leadership pourrait garantir une stabilité politique à long terme pour le Sénégal, avec chacun ayant la possibilité de servir deux mandats présidentiels successifs. « A leur âge, ils ont le Sénégal pour 20 ans, deux mandats pour l’un et deux mandats pour l’autre et ça sera bien fait », estime-t-il.