Son nom est connu des cinéphiles. Khadime Sène est aujourd’hui l’une des valeurs sûres du 7e art. Originaire de Mbousnakh Ngourbane, un village situé dans la région de Thiès, cet acteur-producteur a marqué de son empreinte le cinéma avec des rôles titanesques qui lui ont permis d’acquérir une célébrité grandissante dans le monde du cinéma. Celui qui a voulu être un artiste comédien est devenu accidentellement un acteur majeur au talent incontestable. Son premier rôle important dans le cinéma lui est confié par le cinéaste Moussa Touré dans ‘’Bois d’ébène’’. Il sera révélé surtout avec la série ‘’Infidèles’’.
Dès lors, il se révèle un acteur aux multiples facettes et tient des rôles variés, dirigé par les plus grands réalisateurs. Il est actuellement l’une des figures les plus populaires du 7e art sénégalais. Un acteur sachant tout faire, avec des films aux plus belles heures.
Dans un entretien accordé à Seneweb, Khadime Sène alias ‘’Billy’’ ou ‘’Ridial’’ est revenu sur ses débuts, sa trajectoire et ses projets.Vous êtes acteur-producteur de cinéma. D’où venez-vous ?
Merci de m’avoir donné l’opportunité de parler sur Seneweb, bien vrai que je ne sois pas trop médiatique. Mon nom est Khadime Sène ; d’autres m’appellent ‘’Billy’’, certains ‘’Ridial’’. Je viens de loin, car après avoir terminé mes études coraniques à la ville sainte de Touba, je suis venu à Dakar pour apprendre un métier, et la menuiserie était mon choix. Mais quand j’étais encore plus jeune, j’ai toujours aimé le théâtre sur scène, car j’étais fan des acteurs du Théâtre national Daniel Sorano. J’ai une enfance un peu difficile comme tout jeune Sénégalais. J’ai fait beaucoup de choses, même le commerce, mais le 4e art m’a toujours plu. J’ai interprété quelques rôles comme comédien aux côtés d’Ibrahima Mbaye Sopé. J’ai joué dans plusieurs pièces comme ‘’Vraies-fausses histoires’’, ‘’La pluie du baobab’’, ‘’Le choix de Madior’’, ‘’Le pêcheur aveugle’’, ‘’La cruche cassée’’, etc.
En tout cas, avant de faire du cinéma, j’étais dans le milieu du théâtre. Retenez que Khadim Sène est juste un artiste.Pourquoi avez-vous choisi de faire du cinéma ?
Tout est parti du théâtre. J’étais un fan de feu Malick Ndiaye ‘’Fara Thial Thial’’. Je rappelle que le centre culturel Blaise Senghor de Dakar a beaucoup joué sur ma carrière, car j’y trouvais des gens qui m’ont influencé dans l’audiovisuel, des comédiens de renommée mondiale venaient chaque jour à Blaise Senghor pour des répétitions et je passais la journée avec eux à apprendre. Mais ce qui m’a plus motivé, c’est surtout le Libidor de Malick Ndiaye et les artistes de Sorano. J’ai eu la chance d’être repéré par le producteur Patrick Mor qui m’a emmené en Suisse pour perfectionner mon art.
Mais force est de reconnaître que c’est le cinéaste Moussa Touré qui a fait de moi un acteur. Il était le seul à me faire confiance en me confiant le rôle principal de son film ‘’Bois d’ébène’’ en 2015. Je peux dire que c’est lui qui m’a fait découvrir le goût du cinéma. À travers ce film, j’ai eu la chance de faire le tour du monde et d’aller au Festival de Cannes. Je lui serai toujours reconnaissant, car ce n’est pas évident qu’un cinéaste de sa dimension prenne un jeune qui vient de nulle part pour jouer un rôle important dans son film.Est-ce que ç’a été facile avec ta famille d’être un acteur de cinéma ?
Pour dire vrai, ç’a été très difficile pour moi, car je suis né musulman et je suis d’une famille sérère très conservatrice. Mon père n’a jamais accepté au début, seule ma mère avait compris et m’a soutenu. J’ai essayé de convaincre mon père, parce qu’il avait une idée négative sur le cinéma. Il pensait que c’est un truc d’hommes mauvais. Il a fallu que je fasse mes preuves tout en restant moi-même. Il m’a une fois regardé dans ‘’Infidèles’’ avec mon accoutrement. C’est à ce moment qu’il a commencé à comprendre. Dieu merci, aujourd’hui, il est très fier de son fils.
Qu’est-ce que le cinéma vous a apporté comme réussite ?
Alhamdouliha ! Aujourd’hui, le cinéma m’a permis de faire le tour du monde et de soutenir ma famille et de mettre en place ma propre maison de production. Aujourd’hui, on ne parle pas d’acteurs sans citer mon nom. Je rends grâce à Dieu. J’ai eu beaucoup de distinctions. Juste pour dire que tout début est difficile. Mais là, tout se passe bien. Je fais du social et tout cela c’est le cinéma qui m’a permis de le faire.
Parlons un peu de vos surnoms : Billy, Ridial. Quel est celui qui t’a le plus marqué ?
Billy est mon diminutif le plus célèbre, car c’est un de mes rôles phares et le public m’a découvert grâce à ce nom dans les séries et je l’apprécie beaucoup. Et c’est joli comme nom de scène. Par contre, Ridial a aussi fait écho dans mon apparition dans ‘’Infidèles’’. C’est un nom aimé par les férus du cinéma. Mais j’informe le public qu’il y a un nouveau nom : c’est Bène et ça sera bientôt disponible dans la série ‘’Suul Këer’’, une nouvelle production qui sera bientôt disponible dans une télévision de la place.
Des conseils aux jeunes qui veulent faire du cinéma ?
Je dis surtout à tous ces jeunes qui aspirent à entrer dans le monde ou bien de devenir acteurs que c’est un monde très sombre et il faut toujours croire en soi. La formation est capitale. Il faut que les jeunes se forment pour se hisser au niveau international, car y a des règles du jeu et des normes pour se faire un nom dans le cinéma. Il faut aussi privilégier la prudence et avoir le courage et la détermination.
Quels sont vos projets artistiques ?
Pour le moment, j’ai mis fin à beaucoup de contrats. Maintenant, je travaille sur ma propre production avec un projet de séries télévisées qui sont déjà en place. Il y a la série ‘’Suul Këer’’ déjà disponible dans une télévision, qui est ma propre production. Je fais appel aux sponsors de venir se joindre à nous pour apporter un nouveau souffle au cinéma sénégalais.
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