La région de Kédougou a recensé en 2024 un total de 163 cas de tuberculose, tous types confondus, selon les données communiquées lors d’une déclaration effectuée lundi par Khady Ndao, qui occupe la fonction de point focal pour cette maladie à la Direction régionale de la santé. Elle a précisé que cette année, 78% des cas ont été générés par une notification officielle, et que le taux de succès dans le traitement des patients atteint 68%. Toutefois, elle a souligné que ces progrès restent insuffisants pour atteindre l’objectif ultime d’éradiquer complètement la tuberculose dans cette région. Selon ses propos, dix décès liés à cette maladie chronique ont été enregistrés dans la zone, et un chiffre alarmant de 69% de cas d’interruption prématurée du traitement a été dénombré, d’après l’Agence de presse sénégalaise (Aps).
Khady Ndao intervenait dans le cadre de la journée régionale de lutte contre la tuberculose, un événement organisé par la Direction régionale de la santé de Kédougou. Cette manifestation a été présidée par Papa Abdoulaye Mbaye, qui est l’adjoint au Préfet du département, en présence de El Hadji Assane Niang, qui occupe la fonction d’adjoint du médecin-chef du district sanitaire, ainsi que de plusieurs autres acteurs du secteur de la santé dans la région.
La responsable a rappelé que la tuberculose demeure l’une des maladies infectieuses qui sévissent encore dans la région. «À Kédougou, malgré les efforts constants mis en place, la tuberculose continue de causer des pertes humaines, souvent parmi les populations les plus vulnérables, notamment dans les zones rurales, chez les orpailleurs, chez les jeunes, et chez les personnes vivant avec le VIH», a-t-elle expliqué.
Elle a également salué le thème mondial choisi pour cette année : «Oui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose.» Ce slogan, selon elle, invite à une réflexion collective et met en lumière la possibilité d’atteindre l’élimination de la maladie. Khady Ndao a insisté sur l’importance d’intensifier toutes les stratégies, de renforcer la collaboration entre partenaires, d’améliorer la détection précoce des cas, et surtout, d’éliminer les barrières sociales et économiques qui empêchent un accès facilité aux soins.
La point focal a déploré la faible fréquentation des structures sanitaires, en expliquant que la manifestation de symptômes caractéristiques de la tuberculose, couplée à la stigmatisation attachée à la maladie, pousse de nombreux malades à dissimuler leur état. Elle a souligné que la distance entre certaines communautés rurales et les centres de diagnostic constitue également une difficulté majeure. Par ailleurs, elle a évoqué le problème des co-infections tuberculose-VIH, qui accroissent encore davantage la vulnérabilité des patients.
Elle a précisé que des activités de dépistage actif ont été menées, en particulier auprès des contacts des cas identifiés, avec le soutien du Programme national de lutte contre la tuberculose. Ces opérations ont été réalisées dans le cadre d’une stratégie concertée impliquant des équipes de district, des relais communautaires et des partenaires techniques désireux d’améliorer l’intégration des soins pour la tuberculose et le VIH dans les structures sanitaires.
En outre, Khady Ndao a expliqué que d’importantes campagnes de sensibilisation auprès des populations de Kédougou ont été menées à travers des radios communautaires, des causeries, ainsi que des caravanes itinérantes, visant à toucher un maximum d’individus.
Elle a lancé un appel à toutes les autorités administratives et locales pour qu’elles maintiennent la priorité sur la lutte contre la tuberculose et qu’elles continuent à soutenir les efforts déployés, tant sur le plan technique que financier. Elle a également exhorté les agents de santé à renforcer leur vigilance, leur écoute et leur accompagnement auprès des malades. La sensibilisation des citoyens doit aussi s’intensifier pour casser les tabous liés à la maladie, afin d’encourager les malades à consulter rapidement dès les premiers signes, en particulier la toux persistante, la fièvre prolongée ou une perte de poids inexpliquée.
La marraine de cette journée de sensibilisation a par ailleurs appelé les agents de santé communautaire à jouer un rôle crucial dans la facilitation du dépistage au sein des structures de santé publiques proches.
«Nous devons rendre le dépistage accessible à tous pour lutter efficacement contre la tuberculose, car un symptôme comme une toux qui persiste, accompagnée d’une fièvre prolongée ou d’une perte de poids inexpliquée, doit pousser chaque personne à consulter rapidement un professionnel de santé», a-t-elle insisté, soulignant l’urgence d’une réponse collective face à cette menace sanitaire persistante.