Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, en partenariat avec le Centre conseil pour adolescents, a organisé un camp des champions et championnes dans le but de mettre fin à l’excision. Cet événement s’est déroulé à l’école maternelle de Sédhiou et a duré trois jours, du vendredi 11 au dimanche 14 juillet. Lors de ce rassemblement, cent jeunes issus des départements de Bounkiling, Goudomp et Sédhiou ont été invités à participer à des activités et discussions. Parmi eux, on comptait 75 filles et 25 garçons, tous engagés dans la lutte contre ces pratiques néfastes. Pendant cette période, plusieurs thèmes liés à l’excision, aux mariages précoces, à la prise en charge des personnes survivantes, ainsi qu’à d’autres aspects, ont été abordés en profondeur.
Ce camp fait suite à une rencontre de sensibilisation et de dialogue organisée à la fin du mois de juin, réunissant des chefs coutumiers et religieux. Ces rencontres avaient pour objectif d’établir un argumentaire solide autour de l’aspect religieux, sanitaire et coutumier de l’excision, en insistant notamment sur la pratique de l’excision dès le berceau. « L’objectif principal est de briser les tabous qui entourent ces normes sociales », explique Missine Madeleine Dior, qui occupe la fonction d’assistante chargée de programme au Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, et qui est aussi la directrice du camp de Sédhiou. Elle précise que le groupe cible est constitué de jeunes âgés de 18 à 25 ans, principalement dans les départements précités. Habituellement, ces jeunes participaient à des ateliers de formation et de renforcement de capacités, mais cette fois, l’approche a été modifiée.
L’objectif était de ne pas se limiter à de simples sessions théoriques, mais plutôt de créer un espace d’échange dynamique et interactif. « Nous avons décidé d’introduire des thématiques telles que les mariages d’enfants, les mutilations génitales féminines, et de les aborder à travers des discussions centrées sur les normes sociales qui freinent le changement », indique Missine Dior. Elle souligne que ces normes sociales constituent un obstacle majeur à l’évolution des comportements dans la région, où les taux de prévalence de ces pratiques restent très élevés. Le concept du camp repose donc sur un dispositif de discussions où se mêleront des pôles d’échange, des clubs de débats, ainsi que des jeux éducatifs adaptés aux thèmes abordés, afin de sensibiliser davantage sur ces enjeux cruciaux.
Au-delà de la transmission de méthodes et de normes capables d’encourager un changement durable, le Réseau des jeunes, en collaboration avec le Centre conseil pour adolescents, mise sur la mobilisation de ces jeunes issus des trois départements pour qu’ils deviennent des ambassadeurs de leur communauté. Leur rôle consistera à relayer les messages, à faire évoluer les mentalités, et à influencer positivement leurs pairs et leur environnement.
La cérémonie d’ouverture du camp a été présidée par Bakary Diassy, le Directeur régional de la jeunesse, des sports et de la culture à Sédhiou. Lors de cette occasion, il a exprimé son soutien à l’engagement du Réseau des jeunes dans cette initiative visant à éradiquer l’excision dans la région. Il a salué l’effort collectif pour encourager le changement et protéger la santé et le bien-être des jeunes générations.