Le Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose s’apprête à ouvrir officiellement ses portes en novembre prochain. Initialement prévue plus tôt, la cérémonie d’inauguration a été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19. Désormais, le nouveau directeur du site, Serigne Fall Guèye, est pleinement mobilisé pour organiser un événement à la hauteur de l’héritage laissé par le célèbre tambour-major sénégalais.
Les festivités marqueront un hommage vibrant à Doudou Ndiaye Coumba Rose, considéré comme une figure incontournable de la musique traditionnelle sénégalaise. Ses enfants, eux-mêmes musiciens talentueux, participeront activement à la cérémonie, comme l’a confirmé l’un de ses héritiers, Mor Coumba Ndiaye Rose.
Cependant, cette célébration culturelle s’accompagne d’un défi familial de taille. « De son vivant, Doudou Ndiaye Coumba Rose avait déclaré toutes ses œuvres. Seulement, aujourd’hui, sa famille n’arrive toujours pas à mettre la main sur ses redevances et droits d’auteur », a révélé Mor Coumba dans une interview accordée au journal L’Observateur (samedi 31 août). Un problème qui perdure depuis le décès de l’artiste en 2015, laissant un vide difficile à combler au sein de sa vaste descendance.
Le nœud de la question repose sur l’absence de consensus parmi les héritiers pour désigner un ayant-droit unique. Avec ses 42 enfants et une descendance qui compte entre 250 et 300 petits-enfants, la gestion de l’héritage s’est avérée compliquée. La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav) se retrouve ainsi dans l’impossibilité de verser les droits d’auteur du défunt, gelant pour le moment les fonds en attente d’une résolution familiale.
Malgré des tensions qui se sont apaisées entre les descendants, la situation reste complexe. Mor Coumba Ndiaye Rose appelle les autorités à intervenir pour mettre en place un cadre qui permettra une gestion adéquate des redevances. « Comme le vieux a laissé beaucoup d’enfants et de femmes, il faut nécessairement trouver un garant avec qui les autorités vont travailler pour le paiement des redevances », a-t-il proposé.
L’héritage artistique de Doudou Ndiaye Coumba Rose continue d’inspirer et d’être exploité par des institutions publiques et privées, souvent en collaboration avec son complice Julien Juga. Mor Coumba a également annoncé un projet de livre sur la vie et l’œuvre de son père, dans le but de préserver sa mémoire et de faire découvrir aux nouvelles générations la richesse de son répertoire musical.