Au Gabon, la confusion règne suite à la victoire d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle du 26 août. Des militaires sont intervenus sur la chaîne de télévision publique Gabon 24 pour annoncer l’annulation des élections et la dissolution des institutions. Le 30 août au matin, un groupe d’une douzaine de militaires gabonais a déclaré à l’aube : « Nous mettons fin au régime en place » et a précisé que « les frontières sont fermées ». Parmi eux se trouvaient des membres de la garde républicaine (GR), reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l’armée régulière et des policiers. Cette déclaration a également été diffusée sur la télévision publique Gabon Première.
Le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis quatorze ans, venait d’être déclaré réélu pour un troisième mandat avec 64,27 % des suffrages. Selon l’autorité nationale chargée des élections, il avait battu son principal rival, Albert Ondo Ossa, avec 30,77 % des voix, ainsi que douze autres candidats. Les résultats ont été annoncés à la télévision d’État Gabon Première par le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda. Le taux de participation s’est élevé à 56,65 %.
Albert Ondo Ossa avait accusé le camp Bongo de fraudes avant la clôture du scrutin et revendiquait déjà la victoire. Son camp a demandé à Ali Bongo Ondimba d’organiser la passation du pouvoir sans effusion de sang, basée sur un comptage effectué par leurs scrutateurs, bien qu’aucun document n’ait été produit pour étayer cette revendication.
Les résultats officiels ont été annoncés en plein milieu de la nuit, à 3 heures du matin (4 h 00 à Paris), sur la télévision d’État sans annonce préalable. Cela s’est produit en dépit du couvre-feu et de la coupure d’Internet dans tout le pays, des mesures prises par le gouvernement avant la fermeture des bureaux de vote pour éviter la diffusion de fausses informations et de possibles violences.