La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a lancé un appel, mercredi dernier à Dakar, à tous les acteurs impliqués dans la chaîne du livre pour qu’ils unissent leurs efforts en vue de construire une « Nation qui lit ». Lors d’une rencontre préparatoire au Forum national sur le livre et la lecture, qui s’est tenue à la Place du Souvenir africain, Mme Gaye a souligné l’importance de la collaboration entre les différents intervenants du secteur, notamment les écrivains, éditeurs, bibliothécaires, libraires ainsi que d’autres professionnels de l’écosystème du livre. Elle a insisté sur le fait que ces acteurs étaient « les gardiens de notre savoir » et « les passeurs de notre histoire », soulignant leur rôle crucial dans la transmission de la culture et de la connaissance.
Dans son discours, la ministre a souligné que « le livre est une fenêtre sur le monde, un miroir de nos âmes, un lien indéfectible entre les générations ». Elle a également évoqué que « la lecture représente un acte de liberté, une source inépuisable d’épanouissement personnel et collectif ». Rappelant que le président de la République avait, lors du Conseil des ministres en date du 5 février 2025, donné pour instruction l’organisation d’un forum national inclusif consacré aux enjeux liés au livre et à la lecture au Sénégal, elle a précisé que « ce forum ne doit pas se réduire à une succession de discours ». Selon elle, il doit devenir « un laboratoire d’idées, un espace de concertation et de propositions concrètes ». La ministre a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs concernés, englobant aussi bien les créateurs, les lecteurs que les institutions, les parents d’élèves, les critiques et journalistes spécialisés, afin de donner vie à cette initiative.
Mme Gaye a insisté sur le fait que cette rencontre représentait « une opportunité historique » pour « reconnecter la jeunesse sénégalaise à la lecture ». Elle a aussi souligné que dans un contexte où les pratiques culturelles évoluent rapidement sous l’influence des écrans et des technologies numériques, il est crucial de relever les défis que cela implique. Parmi ces défis, elle mentionne notamment l’évolution des usages, la structuration de la filière du livre, l’accès équitable à la lecture ainsi que la valorisation de nos auteurs. Cependant, elle a rappelé que ces obstacles représentaient aussi autant d’opportunités pour innover et adapter le secteur aux nouvelles réalités. La ministre a également évoqué la mise en place, le 20 juin dernier, d’un comité scientifique chargé d’identifier les axes majeurs de réflexion pour le forum. Cinq thématiques prioritaires ont été définies et seront discutées lors d’une concertation nationale dans le but d’élaborer une feuille de route ambitieuse, selon ses déclarations.
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De son côté, le secrétaire d’État à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bacary Sarr, qui est aussi président du comité scientifique de cette initiative, a précisé que cette démarche s’inscrivait dans le cadre du Référentiel Sénégal 2050. Ce dernier met en avant le capital humain et l’engagement africain comme deux axes fondamentaux de développement durable. M. Sarr a souligné l’importance d’adopter une approche multidimensionnelle, intégrant notamment la diversité linguistique, la transition vers le numérique ainsi que les réalités économiques propres au secteur du livre. Selon lui, « ce forum doit aboutir à des recommandations fortes pour orienter la politique nationale du livre », tout en répondant aux enjeux actuels, tels que la piraterie, l’émergence de nouveaux modèles économiques, la place des langues nationales et la transmission des savoirs.
Pour conclure, il a insisté sur le fait que l’objectif principal est de produire des orientations claires et adaptées aux enjeux contemporains afin que cette initiative puisse réellement influencer positivement la dynamique du secteur, tout en soutenant le développement de la culture et de la littérature africaines.