FADA lance une alerte sur les risques de la Boîte de Pandore

25 août 2025

Invité du Jury du Dimanche (JDD) le 24 août 2025, Modou Diagne Fada, président des Libéraux Démocrates Réformateurs (LDR) et ancien allié politique de Macky Sall, a livré une analyse sans détour sur l’initiative parlementaire visant à poursuivre l’ancien chef de l’État pour haute trahison.

Face aux caméras d’ITV, l’ancien ministre des Collectivités territoriales n’a pas mâché ses mots : « Moi, je ne sais pas ce qu’on peut reprocher au président Macky Sall. Moi, je ne sais pas franchement. Je pense que quelque part il y a une volonté de se venger. »

Modou Diagne Fada fait référence à la demande introduite par le député Guy Marius Sagna pour que l’ancien président soit traduit et poursuivi pour haute trahison. Le président de l’Assemblée nationale, El Malik Ndiaye, ayant confirmé que « la procédure suit son cours ».

L’ancien ministre remet en question la solidité des dossiers évoqués contre Macky Sall : « On parle de la dette cachée, on parle de l’affaire des 80 morts. Et non, moi je pense que pour atteindre Macky Sall sur ces dossiers-là, il faut se réveiller très très tôt. Je ne pense pas que ça soit possible. »

Concernant spécifiquement le dossier des manifestations de 2021-2024 qui ont fait plusieurs dizaines de morts, Fada se montre catégorique : « Sur les morts, nous les regrettons tous. Mais je ne vois pas en quoi la responsabilité directe du président Macky Sall est engagée. Moi je le vois pas. »

L’ancien allié de Macky Sall met en garde contre les conséquences de telles poursuites, évoquant une potentielle « boîte à Pandore ». Il établit un parallèle avec la situation au Kenya : « Regardez ce qui se passe aujourd’hui au Kenya. Il y a récemment au Kenya, il y a combien de morts ? Énormément. Beaucoup de morts. »

« C’est des questions sensibles qui concernent la police, concernent l’armée, qui concernent la gendarmerie, qui concernent des magistrats », insiste-t-il, appelant à la prudence dans cette démarche.

Modou Diagne Fada termine son analyse par une mise en perspective institutionnelle : « La République elle est la République. L’État c’est nous tous. Aujourd’hui il y a des gens qui incarnent l’État qui incarnent la République mais ce ne sont pas eux l’État, ce ne sont pas eux la République. »

Il rappelle que « toute personne qui incarne la République, qui incarne l’État a besoin de l’armée, a besoin de la police, a besoin de la gendarmerie » et « a besoin de la magistrature », prônant ainsi la prudence dans cette affaire qui implique les institutions de la République.