Engrais : le Gtte optimise sa stratégie pour dynamiser le secteur

30 octobre 2025

Au Sénégal, le Groupe de travail technique engrais (Gtte) a tenu hier un atelier national consacré à la validation des statistiques engrais 2024. Son objectif était d’examiner, de traiter et de confirmer des données statistiques détaillées relatives à l’année 2024, couvrant la production, les importations, les exportations, la consommation apparente et la consommation réelle d’engrais dans le pays. À l’issue de la séance, les experts ont passé en revue les chiffres validés et actualisés sur les engrais couvrant la période 2010-2024 au Sénégal, les tendances et les fluctuations des volumes importés, exportés et consommés, ainsi que le bilan de la campagne agricole 2024-2025.

Le document de presse souligne que le Gtte est devenu au fil des années « une pierre angulaire de la gouvernance des données sur les engrais dans la région, en offrant une plateforme crédible favorisant la transparence et la coopération entre les parties prenantes ». « Cette crédibilité a renforcé la confiance des opérateurs privés, de plus en plus enclins à partager leurs données et même à contribuer financièrement à l’organisation des ateliers », précise-t-on.
Aujourd’hui, la collaboration active entre Africa Fertilizer et la Wafa, démarrée il y a six ans et étendue à neuf pays — le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo — a permis d’obtenir des résultats significatifs. « Au Sénégal, le Gtte, mis en œuvre par Africa Fertilizer avec le soutien de l’Usaid, a renforcé la collecte, l’harmonisation et la validation des données sur les engrais au niveau national », indique-t-on. Même si le retrait de l’Usaid, « acteur important du dispositif, soulève désormais la question de la pérennité du Gtte », qui dépend « d’un engagement accru des parties prenantes locales, en particulier du secteur privé, ainsi que d’une collaboration renforcée avec les institutions nationales », l’Association des professionnels des engrais du Sénégal (Apesen), qui co-organise l’atelier national du Gtte avec Africa Fertilizer, doit continuer sur cette lancée, surtout compte tenu de l’importance de la production des engrais pour promouvoir la souveraineté agricole.

« En Afrique de l’Ouest, le secteur des engrais traverse une transformation rapide, passant de systèmes de distribution des intrants largement pilotés par les gouvernements à des mécanismes de plus en plus tournés vers le marché. Cette évolution se manifeste par la croissance du secteur privé, le développement du commerce régional et une demande accrue de planification fondée sur des données fiables », soulignent les organisateurs. Selon eux, « ce contexte en mutation exige la disponibilité de données de qualité, actualisées et harmonisées, afin d’éclairer les décisions à tous les niveaux : ministères de l’Agriculture, services douaniers, fabricants, distributeurs et associations régionales telles que la Wafa ».

Il convient de préciser que l’atelier a réuni des participants issus des secteurs public, privé et de la société civile du Sénégal, des organes du ministère de l’Agriculture chargés de la gestion et du contrôle des engrais, des opérateurs privés du secteur des engrais, parmi d’autres.