Participer au débat de Ndoumbelaan n’est pas chose aisée; les fronts sont aussi variés que les propositions de lois qui se révèlent défectueuses. Chacun peut estimer qu’il y en a trop, pourvu que personne ne le dise tout haut. Employer des propos qui déplaisent aux amis de Koor o maag peut attirer les foudres de Bamba le Déguerpisseur. On raconte que ses partisans ne plaisantent pas. Bab’s Fall et MNF ne diront pas le contraire, eux. Les diambaleries ne font pas les choux gras de nos terres. Le message est passé. On peut se demander à quel prix on obtient une République de Ndoumbelaan parfaitement calme, avec des Góorgóorlu plus préoccupés par les moyens d’assurer le quotidien que par les confidences d’un fugitif mécontent de l’incarcération de sa famille. Autre époque: on aurait traité le président de délinquant pour bien moins que cela. C’est au moins un signal positif pour le respect des institutions. Maintenant, est-ce que cela traduit le respect de l’institution pour son statut? c’est un autre débat.
Quoi qu’il en soit, l’actualité réserve des éléments à la fois plus drôles et plus graves. C’est bien la dette dite cachée que le FMI a fini par confirmer par l’intermédiaire de sa directrice générale. La réponse du Watchacha n’a pas tardé. On assiste à une véritable guerre culturelle centrée sur Ndoumbelaan, dont il est devenu le terrain d’affrontement contre Koor o maag et Ngundu. « Vous dites avoir caché la dette, mais vous masquez les rapports censés le prouver. » Telle est l’accusation lancée par le Watchacha à l’encontre du duo et, surtout, à l’attention de l’opinion nationale et internationale. Et pour donner le ton de la fermeté, il s’est doté d’une caution juridique: Me Olivier, qui assure que ces « cacheurs de rapports » n’ont pas dissimulé autre chose, comme la vérité, par exemple. Eux qui avaient voté une loi renforçant l’accès du citoyen à l’information publique.
Coup de théâtre: Koor o Maag s’éclipse du Conseil des ministres. Les heureux partisans du divorce reprennent du poil de la bête et poursuivent leur travail de séparation. Cependant, on ne compta pas sur la réapparition de Koor o Maag, qui avait été étrangement silencieux ces derniers temps. Puisqu’il est impossible de parler du loup sans observer sa queue, Koor o Maag est revenu, en blanc prophétique, et ce n’était pas pour un direct sur Mame Ndiaye Savon qu’il avait préparé. Au contraire: c’était une allocution parfaitement calibrée, prononcée sur le champ. On dirait qu’on lui a soufflé que l’attention coûte cher. Le message est limpide et sans detours: il invite militants et sympathisants à un téra-meeting, dans un édifice où il vaut mieux éviter de crier « mbééé » (le cri du mouton), même s’il a servi de Daral il y a quelques mois, même si l’on se prétend mouton, même si l’on veut que l’autre soit kuluna, même si… Il faut toutefois ne pas pousser le bouchon trop loin non plus.
Pour répondre à son grand ami, Cerno Bookum avait préparé un live; il n’était pas le seul, mais il faut reconnaître que c’était le décryptage le plus fidèle des koromaqueries. Cette fois, hélas pour Cerno, Koor o Maag n’a pas servi le plat habituel. Il a infligé à ses adversaires ce que le góorgóorlu appelle « njuuy » (l’évitement acrobatique). Il a toutefois sous-estimé le langaamu acrobatique de Grand Ceer. Quand il se décide, même pour quatre minutes, il dira au góorgóorlu à quel point Koor o Maag a perdu sa cervelle. C’est sa came, pour parler comme les jeunes. Pour une image forte, ceux qui regardent les Clasico peuvent imaginer Pedri Bocoum s’agrippant désespérément au maillot de Vinicius Sonko, qui était parti trop vite pour ne pas faire de dégâts en cas de non empêchement. Même si c’est au prix d’une faute, il fallait garder sa dignité. Il était là tout le sens de la réaction bocoumique.
On annonce une prochaine baisse du coût de l’électricité; bonne nouvelle en perspective, mais en attendant tant que l’on connaît les annonces de Koor o Maag, il faut faire du sport régulièrement et manger cinq fruits et légumes par jour pour espérer que ses promesses se concrétisent. Bouger n’est pas difficile, mais cette règle des cinq fruits et légumes par jour, Dieu!
Vive Ndoumbélane !