Démantèlement d’un réseau de trafic de migrants entre le Nigeria, le Bénin et le Sénégal

9 juillet 2025

La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (Dnlt) intensifie ses opérations ces derniers temps. Le 4 juillet 2025, l’antenne de Saly a procédé à l’arrestation d’une femme de nationalité étrangère, suspectée d’être impliquée dans des activités de trafic de migrants, d’association de malfaiteurs et de traite des êtres humains. Selon la Police nationale, cette arrestation intervient suite à une mise à disposition d’une femme par l’antenne de la Dnlt de Kédougou, effectuée le 1er juillet 2025. La femme en question a déclaré avoir été exploitée sexuellement par une de ses compatriotes résidant à Joal durant de longues années. Elle explique avoir finalement retrouvé sa liberté et exercer son métier de manière autonome, à Kédougou, affirmant avoir remboursé ladite personne par la somme de deux millions cinq cent mille (2 500 000) F CFA.

Ce mode opératoire, déjà bien rodé, est fréquemment observé dans le secteur de Kédougou, où des jeunes filles sont piégées dans des réseaux d’exploitation sexuelle. Ces victimes sont souvent mal informées sur leur destination finale, terminant dans des environnements interlopes où leur exploitation continue. La police cite la victime principale, qui affirme que d’autres jeunes femmes seraient actuellement sous l’emprise de cette même femme, qui les exploiterait sexuellement à Joal, dans le quartier Caritas. Elle indique également être disposée à collaborer avec les autorités en indiquant l’endroit exact du domicile de la suspecte, où seraient logées trois jeunes filles nigérianes qu’elle aurait elle-même exploitée sexuellement.

Les investigations ont permis d’éclaircir plusieurs points : « L’enquête, menée par la Dnlt, a débuté suite au témoignage de la victime présumée, permettant de localiser un lieu d’exploitation à Joal, dans le quartier Caritas. L’opération sur le terrain a abouti à l’arrestation de la principale suspecte, à la mise à l’abri de trois jeunes filles toutes de nationalité nigériane, présumées victimes de traite. Les témoignages recueillis, couplés aux éléments financiers analysés, suggèrent l’existence d’un système organisé d’exploitation sexuelle, générant plus de 3,9 millions de F CFA de revenus, redistribués à la suspecte. » Par ailleurs, dans le cadre de ces investigations, la police a effectué une demande judiciaire auprès de la plateforme de Mobile Money pour le blocage d’un compte bancaire contenant plus d’1,4 million de F CFA, soupçonné d’être lié aux activités illicites. À l’issue de cette procédure, la suspecte a été présentée le 4 juillet 2025 à 9 heures du matin devant le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Mbour. L’enquête demeure en cours.

Ce dossier de Saly est étroitement lié à celui de Kédougou, où l’antenne régionale de la Dnlt avait déjà procédé, la semaine précédente, à l’interpellation d’une autre femme de nationalité étrangère, pour des faits d’association de malfaiteurs, de complicité de faux et de traite de personnes. La police rappelle que cette arrestation faisait suite à la mise à disposition d’une jeune fille étrangère, qui s’était enfuie du village de Sékoto, racontant avoir été contrainte à la prostitution afin de rembourser une dette de deux millions de F CFA. Lors de la même opération, la femme en question, également de nationalité étrangère, a reconnu les faits, avouant avoir fait venir la victime du Nigeria après l’avoir achetée à un trafiquant basé à Cotonou pour la somme de 500 000 F CFA. L’enquête a mis au jour l’existence d’un réseau transfrontalier actif impliquant le Nigeria, le Bénin et le Sénégal.