Concours général 2025 : les mesures clés pour initier la transformation du système éducatif lors de la cérémonie

1 août 2025

Dès le début de son discours, le président de la République a souhaité adresser ses plus chaleureuses félicitations aux lauréats du Concours général, avant de les encourager et de les motiver davantage. «Votre rigueur intellectuelle, votre détermination et votre discipline font de vous l’avenir prometteur de notre pays. Vous représentez fièrement le Sénégal qui progresse grâce au savoir», a-t-il déclaré. Bassirou Diomaye Faye a également exprimé la gratitude de toute la nation à l’égard de l’Équipe nationale de mathématiques pour leur brillante performance lors des Olympiades panafricaines de mathématiques qui se sont tenues à Gaborone, au Botswana.

Pour mémoire, cette équipe est revenue avec neuf médailles, dont deux en or et une en argent. Ces résultats exceptionnels, meilleurs depuis la première participation du Sénégal à cette compétition, illustrent selon lui tout le mérite de ces jeunes talents et de leurs encadreurs, qui ont porté haut les couleurs nationales sur le continent africain.

L’édition 2025 du Concours général se déroule dans un contexte de profond changement, marqué notamment par l’adoption de l’Agenda national de transformation Sénégal 2050, la mise en œuvre d’un New deal technologique, ainsi que par des concertations nationales autour de l’Agenda de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ces éléments expliquent le choix du thème central : « Transformation humaniste de l’éducation à l’ère du numérique, de l’Intelligence artificielle : enjeux, défis et perspectives ». Pour le président, cette thématique trouve une résonance particulière dans le contexte actuel. Elle invite à une réflexion essentielle sur notre responsabilité collective à garantir une transition éducative centrée sur l’humain.

Dans cette optique, le chef de l’État a décidé de mettre en place un concours national de mathématiques, de sciences et de technologies destiné aux élèves allant du niveau de CM2 jusqu’à la Terminale. Ce concours vise à promouvoir ces disciplines fondamentales dans tout le système éducatif, auprès des élèves et de leurs familles, avec pour objectif de susciter l’intérêt et de leur faire aimer les sciences, les technologies, et le numérique. Il s’agit d’une étape essentielle pour former un capital humain de qualité, apte à relever les défis d’un Sénégal souverain, équitable et prospère. Le président insiste particulièrement sur la maîtrise des sciences, des technologies, du numérique et de l’Intelligence artificielle comme priorités majeures. Il souligne également l’impératif de garantir un accès équitable aux outils numériques dans toutes les régions, afin que chaque élève, quel que soit son environnement social, puisse en bénéficier.

Il met aussi en avant la nécessité de former et de soutenir les enseignants face à ces mutations, mais également de mettre en place un cadre éthique et juridique qui protège la dignité des apprenants tout en encourageant l’innovation. «À une époque où l’Intelligence artificielle peut prendre en charge nos décisions, nos raisonnements, voire nos émotions, il devient crucial de développer chez nos jeunes la capacité de penser par eux-mêmes, de discerner, de douter et d’affirmer leurs convictions. Le numérique et l’Intelligence artificielle doivent, dans cette optique, être utilisés au service de l’humain, de la communauté, et du vivre-ensemble. Nous devons chercher à conjuguer la logique des machines avec la sagesse des peuples», a affirmé le président.

Il a également appelé à une synergie entre la vitesse de calcul offerte par les machines et la vision que l’État du Sénégal assume pleinement dans ses choix stratégiques, notamment à travers l’Agenda Sénégal 2050. Ce dernier fait de l’éducation, de la science, de la technologie, du numérique et de la formation professionnelle des leviers fondamentaux pour un développement endogène, inclusif et durable.

Dans cette perspective, le président a annoncé un vaste programme de modernisation des infrastructures scolaires. Plusieurs centaines d’établissements seront équipés de matériel numérique adapté, et 118 hubs d’innovation technologique seront construits dans tout le pays. Ces espaces, qualifiés de « novateurs », offriront aux élèves la possibilité d’explorer le codage, la robotique, la fabrication numérique ainsi que les applications de l’Intelligence artificielle. Par ailleurs, la distribution de matériel numérique dans les écoles se poursuivra massivement, avec une mise à disposition progressive de centaines de milliers de tablettes et d’ordinateurs portables. Les écoles équipées de mallettes numériques, déjà utilisées dans plusieurs circonscriptions, permettront dès le primaire une initiation au langage de la programmation et à la pensée algorithmique. De plus, dans une optique de développement équitable, inclusif et résilient, le ministère de l’Éducation et ses partenaires travaillent à la mise en œuvre d’un programme national visant à doter en quête numérique solaire les écoles rurales et périurbaines à moyen terme.

Avant de conclure son allocution, le président a expliqué que le choix d’André Sonko en tant que parrain de cette édition du Concours général 2025 repose sur son dévouement et son attachement aux questions éducatives. «Je l’ai nommé à ce titre parce que M. André Sonko incarne une intelligence méthodique, éclairée par une culture générale solide et une parfaite maîtrise des enjeux éducatifs de notre temps», a déclaré le président. Il poursuit en soulignant que c’est une personne de rigueur et de conviction, qui a toujours défendu, tout au long de sa carrière, les valeurs de la République, en étant un fervent promoteur de l’excellence académique et porteur d’une vision humaniste pour l’école sénégalaise. Son parcours, selon lui, témoigne d’un sens profond du service public, d’une grande intégrité morale, mais aussi d’un attachement aux valeurs spirituelles. «En tant que fonctionnaire, il a su conjuguer la théorie à la pratique pour porter des réformes audacieuses qui ont durablement marqué notre système éducatif», a conclu le chef de l’État.

Concernant la participation des élèves des séries scientifiques au Concours général 2025, le directeur de l’Enseignement moyen secondaire général, Pape Demba Kandji, a expliqué que sur le total de 3568 candidats inscrits, 75 ont été distingués dans les séries scientifiques, contre 19 dans les séries techniques, et 19 dans les séries littéraires. «Il est évident que cette année encore, les élèves des séries scientifiques ont remporté la majorité des distinctions, y compris dans les disciplines des séries littéraires, en première comme en terminale. Sur les 113 lauréats, 75 sont en série S, ce qui représente 66,37 %, 19 en série technique (16,81 %), et 19 en série littéraire (16,81 %)», a-t-il précisé.

Par ailleurs, sur les 120 distinctions attribuées lors du Concours général, 30 ont été remportées par le Lycée scientifique d’excellence de Diourbel (Lsed), malgré ses difficultés. Cela représente un quart des prix, une performance remarquable qui n’a cependant pas été suffisamment mise en valeur. Un parent d’élève s’interroge alors : « Qui a fait mieux ? Et pourtant, ce lycée a été peu considéré. Au contraire, cette institution a contribué à promouvoir les actuels et futurs lauréats de la Lynaqe. Face à cette inégalité, ne devrait-on pas envisager la reconversion du Lsed en Lynaqe ? » À noter que parmi tous les lauréats, 120 distinctions, comprenant 69 prix et 51 accessits, ont été remis, sur une base d’inscriptions totalisant 3568 élèves, dont 2138 filles (soit 59,92 %) et 1430 garçons (40,08 %).