Le ministre en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a procédé vendredi à Kaolack, dans la région du Centre, à la réception officielle du matériel destiné à lancer le véritable début des travaux du barrage de Sambangalou. Ce dernier, situé à environ 25 kilomètres de Kédougou dans le sud-est du pays, près de la frontière guinéenne, a été confirmé comme étant prêt pour entamer sa phase de construction, une étape cruciale dans le développement du projet. La présence du matériel, attendu avec impatience, a marqué une étape importante pour cette infrastructure stratégique afin de renforcer la capacité de production hydroélectrique et de soutenir les enjeux de développement régional.
En parallèle, lors de cette même cérémonie, le ministre a officiellement lancé le convoi destiné à transporter ce matériel indispensable à la réalisation du chantier. Ce convoi, chargé de matériel lourd et stratégique, doit assurer la livraison efficace de ces éléments avant le début effectif des travaux. La cérémonie de réception a eu lieu au Port de Kaolack, un lieu symbolique où étaient réunis diverses autorités et partenaires. On notait la présence de représentants du Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), ainsi que des autorités administratives, territoriales, militaires et paramilitaires de la région. Étaient aussi présents les collaborateurs du ministère de l’Hydraulique, tous réunis pour témoigner de l’ampleur du projet.
Cheikh Tidiane Dièye, très heureux, a exprimé sa satisfaction face à cette étape importante. Il a souligné que ce matériel, en provenance d’Autriche, représente un signe clair que le projet de construction du barrage de Sambangalou entre désormais dans une phase concrète. Il a aussi insisté sur l’importance de ce convoi de matériel qui, selon lui, constitue une étape cruciale pour la construction de cette infrastructure — un ensemble de composants structurants, prioritaires et stratégiques qui permettront de réaliser le barrage selon les plans.
Ce barrage de grande envergure doit culminer à une hauteur de 108,3 mètres, sur une longueur de 540 mètres. Il sera équipé d’un réservoir dont la capacité de stockage atteindra 3,8 milliards de mètres cubes d’eau, répartis sur une superficie de 188 km². La répartition de cette superficie est de 18 % pour le Sénégal et 82 % pour la Guinée, conformément à un document publié par le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
La centrale hydroélectrique, qui sera construite au pied du barrage, dispose d’une puissance installée de 128 mégawatts. Son fonctionnement permettra de produire chaque année environ 394,3 gigawattheures d’énergie propre, renouvelable et à faible impact environnemental. La majorité de cette production, notamment 48 %, sera réservée au Sénégal, mais le reste sera partagé avec les autres pays membres de l’Omvg, à savoir la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau, dans un cadre de coopération transfrontalière.
Le projet ne se limite pas à la production d’électricité. Il offrira aussi d’importantes opportunités pour l’agriculture locale, notamment en permettant l’irrigation de 90 000 hectares de terres agricoles. La répartition de cette superficie prévoit 50 000 hectares en Gambie et 40 000 hectares au Sénégal, ce qui représente un apport considérable pour la sécurité alimentaire et le développement rural dans ces régions.
De plus, le projet vise à améliorer l’approvisionnement en eau potable pour les populations des localités environnantes, en favorisant un développement durable et une meilleure qualité de vie. Il devrait également contribuer à la création d’emplois à différentes étapes du chantier et à la gestion opérationnelle, tout en jouant un rôle de premier plan dans la lutte contre la salinisation du fleuve Gambie. En effet, il est prévu que la langue salée recule sur une distance de 100 kilomètres, permettant ainsi de préserver la qualité des eaux et la biodiversité locale.
Le fait que le matériel ait été livré à ce moment précis symbolise un tournant crucial pour l’avancement du projet. Selon Cheikh Tidiane Dièye, c’est une véritable bénédiction que de voir ces équipements arriver en ce lieu, surtout que Kaolack est le lieu de création de l’Omvg en 1978. Il a affirmé sa détermination à mener tous les efforts nécessaires pour relever les défis qui restent afin de voir ce projet concrétisé dans les délais prévus.
Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de mettre en marche la société de gestion et d’exploitation des réseaux de transport d’électricité dénommée Sogesarts. Il s’agit d’une entreprise de patrimoine créée dans le cadre du Projet Energie de l’Omvg, qui sera chargée, aux côtés du Haut-commissariat, de gérer et d’exploiter le patrimoine électrique régional. Ce partenariat institutionnel vise à assurer une gestion efficace et durable de cette ressource stratégique à l’échelle sous-régionale.
Enfin, le ministre de l’Hydraulique a souligné la volonté politique très forte de soutenir de manière constante ce projet. Il a insisté sur l’engagement clair du gouvernement sénégalais et de ses partenaires pour accompagner l’Omvg jusqu’à la finalisation de cette infrastructure. Il a réaffirmé que cette détermination est essentielle pour garantir le succès de cette ambitieuse opération de développement qui apportera des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux durables à toute la région.