À l’approche du Tera Meeting organisé à la demande d’Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du parti au pouvoir, Bassirou Kébé a dévoilé sur le plateau d’Omar Gningue les grandes lignes d’un rendez‑vous très attendu. Sans révéler le contenu précis de l’intervention du leader de PASTEF, le responsable politique a laissé entendre qu’il s’agira d’une prise de parole « sur l’État, la politique et le parti », qu’il considère comme une étape déterminante dans l’histoire du mouvement au pouvoir.
« Cela fait dix-neuf mois que nous sommes au pouvoir. Avec les charges et les urgences de l’État, mobiliser le parti n’a pas été chose aisée », a‑t‑il expliqué, avant de présenter ce meeting comme « un moment de retrouvailles et de réaffirmation des orientations ». Le rassemblement du 8 novembre doit, selon lui, permettre à Ousmane Sonko de « revenir sur les actions du gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, et aussi de tracer les perspectives à travers le plan de redressement économique et social ».
Mais au‑delà de la dimension politique immédiate, Bassirou Kébé insiste sur le rôle idéologique du parti dans la conduite de l’État. « Il faut que les idées du parti puissent infuser dans l’administration, dans le monde des affaires et dans la vie publique. L’État est un outil au service d’une vision politique », soutient‑il. Une manière assumée de revendiquer une influence de PASTEF sur les politiques publiques, tout en récusant toute confusion entre parti et appareil d’État : « Nous ne parlons pas de parti‑État. Il ne s’agit pas de distribuer des postes ou de s’accaparer les ressources publiques, mais d’assurer la cohérence entre nos valeurs et la gouvernance. »
Sur le plan politique, les observateurs voient déjà dans ce Tera Meeting un tremplin vers la présidentielle de 2029. Bassirou Kébé, lui, balaie l’hypothèse : « Ni le parti ni ses instances n’ont discuté d’une candidature. Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Ce qui nous occupe, c’est de remettre le Sénégal sur les rails du développement et d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du projet validé par les Sénégalais en 2024. »
Le ton se veut donc clair : recentrer le discours sur le travail gouvernemental, rappeler la cohérence du projet Diomaye–Sonko, et réaffirmer la primauté du programme sur les ambitions personnelles. Dans un contexte où la frontière entre exercice du pouvoir et mobilisation partisane est souvent sujette à débat, le 8 novembre pourrait servir à redéfinir la relation entre le parti et l’État, non pas dans la rivalité, mais dans la continuité d’un même récit politique.