Dissoudre le Pastef est « un projet voué à l’échec », d’après Mouhamed Ayib Daffé, secrétaire général par intérim du défunt parti. Invité du « Grand jury » ce dimanche, le parlementaire est revenu sur son intervention devant le ministre de l’Intérieur, hier, à l’occasion du vote du projet de loi portant modification du Code électoral.
« Nous avons interpellé le ministre de l’Intérieur qui était passé hier à l’Assemblée nationale par rapport au décret de dissolution qui nous a été notifié, il y a de cela deux jours, pour la condamner. On lui a rappelé que déjà, en janvier 2021, un samedi soir, il avait sorti un communiqué en toute urgence pour nous menacer de dissolution. À cette époque, il y avait déjà une volonté de dissoudre Pastef. Ils ont, à plusieurs reprises, tenté de nous contrer à travers des arrestations, des emprisonnements, du complot contre Ousmane Sonko. Mais ils ont constaté que malgré tout cela, on notait toujours la vitalité de Pastef », a-t-il déclaré.
Poursuivant, Ayib Daffé considère que cette position « radicale » rentre dans la même logique d’anéantir leur parti. Il parle de recul démocratique du temps des années 60 où l’on avait dissous le parti de Majmouth Diop ou même de Cheikh Anta Diop. « On est passé d’un rêve démocratique à un cauchemar démocratique », regrette-t-il. Un sentiment qui se renforce davantage, « dans la mesure où le président de la République est lui-même chef d’un parti concurrent. Et on a vu à travers un reportage réalisé par France 24, des milices armées qui partaient du siège de l’APR ».
Un parti, rappelle le parlementaire, dont certains des membres ont été pris la main dans le sac dans des histoires de « faux monnayage, trafic de passeports, contrefaçon et cela n’a jamais fait l’objet d’un début d’enquête », a-t-il ajouté.
Comparaison faite, Mouhamed Ayib Daffé trouve incompréhensible la dissolution de Pastef. Il a, en outre, jugé assez léger le rapport du ministre de l’Intérieur qui a fondé la décision. Un rapport qu’il trouve « partisan, subjectif » et fait « sur la base de faits tronqués ».
Antoine Diome a, en effet, motivé la dissolution à travers certains discours d’Ousmane Sonko alors que pour Ayib Daffé, « le Pastef ne se résume pas à ce dernier ». « Peine perdue » de vouloir dissoudre le Pastef. Le député reste persuadé que ce parti est « dans le cœur de milliers de Sénégalais ».
« Pastef vivra et Pastef vaincra », a-t-il conclu.
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