Bien qu’il ait affirmé qu’aucune ressource de l’État ne serait utilisée dans le cadre de la campagne électorale, Ousmane Sonko dispose d’un dispositif sécuritaire conséquent autour de lui. D’après Source A, on observe la présence systématique du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) dans le protocole de sécurité du Premier ministre.
Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a relevé, avec un brin de jalousie peut-être, que Sonko semble presque intouchable. « Il obtient tout ce qu’il demande. Comme un prophète. Il a même changé sa démarche », a commenté le député sortant dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. En effet, Sonko s’adapte à sa nouvelle vie de deuxième personnage de l’État. En tant que Premier ministre et chef de son parti, les protocoles se superposent, bien que Sonko aspire à servir d’exemple pour améliorer la gestion des ressources publiques par les acteurs politiques.
C’est dans ce sens qu’il a appelé ses militants et sympathisants, lors d’un récent direct sur sa page Facebook, à une collecte de fonds pour financer la campagne électorale de Pastef en vue des Législatives du 17 novembre. Il a alors déclaré avec fermeté : « Pas un seul franc de l’État dans notre campagne électorale ! »
Cependant, la présence des éléments du GIGN auprès de Sonko durant toute la campagne interroge. Le parti au pouvoir respecte-t-il pleinement cet engagement ? Quoi qu’il en soit, Sonko bénéficie de moyens significatifs pour assurer sa sécurité. En effet, il est le seul leader politique dont la protection en campagne est assurée par le GIGN. Depuis le départ de Dakar, dimanche dernier, l’unité d’élite suit de près la caravane nationale de Pastef. Cette présence n’est pas anodine : en tant qu’unité spéciale de sécurité et de défense sénégalaise, ses membres assurent la sécurité personnelle du Premier ministre en gardant leurs véhicules proches de celui de Sonko, tout en intervenant discrètement en cas de menace.
Le dispositif sécuritaire du GIGN autour de Sonko est une nouveauté dans ce contexte électoral. Au cours de ses dix ans d’opposition dite radicale, le leader de Pastef a surtout compté sur sa propre équipe de sécurité, parfois critiquée pour son zèle. Pour mémoire, en 2022, six membres de la sécurité personnelle de Sonko avaient été arrêtés à Dakar puis jugés à Mbour dans le cadre de l’affaire de Tchicky (commune de Diass). Le procureur les avait accusés d’avoir agressé des individus et causé des dégâts matériels lors du « Nemeku Tour » de Sonko.
Même après l’accession de Pastef au pouvoir, ces membres ne sont pas laissés pour compte. D’ailleurs, leur nombre dépasse largement celui des agents du GIGN actuellement déployés dans la campagne électorale de Pastef.