Alors que le landerneau politique sénégalais est en pleine effervescence, Rachid Nekkaz, le Panafricaniste et homme politique algérien qui avait proposé au camp de Ousmane Sonko de chercher un plan B, revient, cette fois-ci, avec une nouvelle proposition concernant l’avenir politique de Macky Sall.
Le Chef de l’Etat du Sénégal, lors de son message à la nation, avait annoncé avoir signé un décret abrogeant le décret du 26 novembre fixant la présidentielle à la date du 25 février. Ainsi, le projet de loi proposé à l’Assemblée nationale a été adopté par les députés de la majorité à l’absence de leurs collègues de l’opposition exclus de l’hémicycle par des éléments de la Gendarmerie. Une situation qui a fait révolter des Sénégalais qui se sont livrés à un Intifada avec les forces de défense et de sécurité.
Macky Sall, Président d’Honneur
Cependant, malgré cette situation, le responsable politique algérien a fait une proposition au peuple sénégalais. Il demande à ce dernier de faire de Macky Sall Président d’Honneur après son départ en avril 2024. Mieux, le responsable politique algérien rappelle qu’en juillet 2023, le Président Macky Sall a pris une décision honorable, courageuse et inhabituelle pour un Chef d’Etat sur le continent africain, où l’exercice du pouvoir à vie est plutôt la règle.
Ainsi, insiste-t-il, Macky Sall s’est engagé solennellement à ne pas briguer un troisième mandat que la Constitution sénégalaise actuelle n’autorise pas au demeurant. Rachid Nekkaz se rappelle que lui-même avait salué ce geste politique exceptionnel. Malheureusement, dit-il, l’Opposition n’a pas compris ou a feint de ne pas comprendre que ce « cadeau politique » devait s’accompagner implicitement d’une certaine « pondération en retour » qui aurait pu se manifester par exemple par un engagement à voter une loi d’amnistie financière de façon à faire table rase du passé.
Car, selon Rachid Nekkaz, il ne faut pas être naïf ou dupe. Que ce soient en Occident ou en Afrique, tous les Chefs d’Etat ont quelque chose à se reprocher. Les exemples sont légion. Trump aux États-Unis, Sarkozy en France ou Berlusconi en Italie représentent quelques exemples d’une longue liste pour illustrer mon propos. Selon lui, les Présidents ne sont pas des saints immaculés, ni des kleptomanes invétérés. Macky Sall a pris peur et il a eu raison, surtout après avoir observé le déroulement des événements politiques et judiciaires en Algérie depuis 2019.
Pour celles et ceux qui l’ignorent, rappelle le Panafricaniste, le départ forcé du Président Bouteflika a été le prélude à une chasse aux sorcières qui a privé de liberté son frère Saïd, 4 anciens Premiers ministres, 18 Ministres, une cinquantaine de généraux et colonels et une centaine d’hommes d’affaires et de hauts fonctionnaires jugés pour corruption et condamnés à de lourdes peines de 4 à 16 ans de prison. Fort d’une conception réaliste des sociétés humaines, éloignée de tout jugement péremptoire en matière politique qui prétendrait détenir les clés de la morale ou de la vérité absolue – synonyme à coup sûr de dérive autoritaire dangereuse pour un pays – le responsable politique algérien considère que le moindre mal – pour aider le peuple sénégalais à sortir de cette crise qui se déroule sous les yeux du monde entier – serait de proposer à tous les anciens Présidents du Sénégal de devenir, après la fin de leur mandat, « Président d’Honneur » grâce à une proposition de loi votée dans les prochains jours à l’Assemblée nationale. Je vous avertis tout de suite. Cette fonction symbolique ne leur confèrerait aucun pouvoir exécutif.
Cependant, dit-il, ils garderaient une résidence d’État, un salaire décent, une secrétaire, un chauffeur avec véhicule et une immunité. Aussi, forts de leurs expériences accumulées dans la gestion de l’État et de leurs connaissances avisées des relations internationales, ils pourraient être consultés au besoin par le Président en exercice sur des sujets importants qui ne manqueraient pas de se faire jour.
Rassurer le président Macky Sall
Pour Rachid Nekkaz, l’avantage de cette proposition politique et institutionnelle serait d’une part, de rassurer le Président Macky Sall – et par voie de conséquences les prochains Chefs d’État, et de leur garantir une vie digne et respectable après le pouvoir. Et d’autre part, de permettre au peuple sénégalais de surmonter cette crise ou bien en maintenant le calendrier électoral originel, c’est-à-dire la date du 25 février 2024 à la faveur de l’annulation du dernier décret Présidentiel du 3 février par le Conseil constitutionnel, ou bien en organisant d’ici 3 mois des prochaines élections.
C’est au Peuple sénégalais, à l’Opposition, aux Députés et au Président Macky Sall – et à personne d’autre – de décider de la pertinence ou de l’absurdité de cette proposition politique et institutionnelle de la Présidence d’Honneur. En tant que Panafricaniste de cœur et d’esprit, Rachid Nekkaz précise que son rôle est d’être uniquement une force de propositions et son souhait est que le Sénégal demeure au firmament de l’impératif démocratique en Afrique.