Les six policiers placés sous mandat de dépôt suite à l’affaire Seydina Mouhamed Diop tabassé à mort ne sont pas encore sortis de l’auberge.
Après le placement sous mandat de dépôt des six éléments du commissariat de police de Pikine, inculpés par le Procureur du Tribunal de Pikine-Guédiawaye pour le meurtre présumé de Seydina Mohamed Diop, l’ami du défunt, Mamadou Diagne, arrêté la nuit du 19 au 20 mars dernier, a été jugé hier lundi. Ce, pour les faits d’offre et de cession de chanvre indien, rébellion et détention d’arme blanche.
Le prévenu âgé de 38 ans et tôlier de profession est revenu sur les circonstances de leur arrestation. Et son témoignage enfonce les mis en cause. Lors de sa prise de parole, il a affirmé qu’ils ont été violemment arrêtés, menottés et battus avant d’être emmenés au commissariat de police. Mamadou Diagne a témoigné également que son acolyte Seydina Mohamed Diop a été gravement blessé lors de l’interpellation et qu’il n’a plus eu de nouvelles de lui par la suite.
Il a informé que le nommé Ndéné a réussi à s’échapper, seuls lui et Seydina Mohamed Diop ont été appréhendés et solidement menottés avant d’être jetés dans la fourgonnette en direction de l’Arène nationale. « C’est avec d’horribles blessures que nous avons ensuite été acheminés au commissariat de police de Pikine, il faisait 2H du matin. »
Quant à son défunt acolyte, Mamadou Niang a dit qu’il ne l’a plus revu. Il sait juste que lui a été évacué au centre de santé Baye Talla Diop (ex-Dominique) de Pikine pour recevoir des soins, avant d’être ramené en détention.
Cependant, la version des autorités policières diffère. Selon le procès-verbal de l’enquête préliminaire, Mamadou Diagne et Seydina Mohamed Diop ont été interpellés en possession de drogue suite à une dénonciation anonyme. De plus, la police a soutenu que « les deux hommes ont opposé une résistance farouche lors de leur arrestation, entraînant des blessures auto-infligées. »
Toutefois, Mamadou Niang a démenti la version de la police contenue dans le procès-verbal de l’enquête préliminaire qui les accuse d’avoir été interpelés à la suite d’une dénonciation anonyme, en possession de deux (02) joints, dont un entamé, cinq cornets ainsi que cent grammes à la pesée de chanvre indien, rapporte L’Observateur.
Au terme du délibéré, le tribunal a décidé de relaxer Mamadou Diagne au bénéfice du doute.