Poursuivis pour manifestation non autorisée sur la voie publique, violence, rassemblement illicite et entrave à la circulation endommageant des biens à autrui, les trois jeunes des Agnams, arrêtés lors des manifestations du 24 janvier dernier, risquent de passer 6 mois en prison, si le tribunal de Matam suit le réquisitoire du procureur de la République.
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les trois jeunes des Agnams (région de Matam), interpellés par les forces de l’ordre, le vendredi 24 janvier 2025, lors de violentes manifestations contre la levée de l’immunité de l’homme politique Farba Ngom. Les prévenus, Arouna Moussa Dia, 23 ans, Aliou Diallo, 23 ans, et Abou Barry, 26 ans, poursuivis pour manifestation non autorisée, violence, rassemblement illicite et entrave à la circulation, ont comparu devant le tribunal de grande instance de Matam, relaie L’Observateur.
Devant une foule immense qui a très tôt pris d’assaut la salle d’audience du tribunal de grande instance, les jeunes hommes ont, dès l’entame des débats d’audience, réfuté toutes les accusations portées sur leur personne. Niant ainsi catégoriquement avoir pris part aux affrontements entre populations et forces de l’ordre. Dans leurs argumentaires, les mis en cause sont longuement revenus sur les circonstances de leurs arrestations, selon L’Observateur. L’objectif étant de justifier leurs présences au bon endroit au bon moment. À ce jeu, c’est l’électricien Arouna Moussa Dia qui s’y prend le mieux. Le jeune homme expliquera au juge souffrir d’une grave brûlure au niveau de son pied causée par un accident de moto à Jakarta.
Et que c’est à son retour du domicile d’un guérisseur traditionnel qu’il a été interpellé par les forces de l’ordre. Ce, alors qu’il n’a, toujours selon lui, jamais pris part aux manifestations. À son tour, Aliou Diallo, soudeur métallique de profession, a essayé de convaincre le jury de son innocence. Il n’a été arrêté que parce qu’il tardait à fermer son atelier, pris dans la tempête des manifestations. Abou Barry, plombier de son état, s’est défendu en soutenant qu’il était absent d’Agnam au moment des faits, relaie L’Observateur. Il revenait d’un voyage à Thilogne où il avait passé la journée auprès de son papa, a-t-il expliqué. Il a été pris dans la tourmente parce qu’il est tombé sur la scène des manifestations et, pris de peur, a fui pour sauver sa peau. Des trois, c’est le seul qui s’est plaint de brutalités policières à son endroit. Trois récits qui n’ont pas convaincu le procureur de la République. Il a, par conséquent, requis du juge une peine dissuasive d’un an, dont 6 mois ferme. Le tribunal a fixé le délibéré au 6 février.