Le célèbre jet-setteur Mouhamed Bakara Diallo, alias « Mo Gates », a failli se faire gruger de 10 millions de FCFA. C’est la somme qu’Issa Sow, un prétendu « ami » du procureur de la République, Ibrahima Ndoye, lui aurait réclamée pour empêcher l’exécution d’un supposé mandat d’arrêt émis contre lui. Jugé hier lundi pour tentative d’escroquerie par le Tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu sera fixé sur son sort le 10 février prochain, rapporte L’Observateur.
Informé que « Mo Gates » avait des démêlés avec la justice, Issa Sow l’a approché en lui proposant d’intervenir pour annuler un mandat d’arrêt que le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, aurait émis contre lui. En échange, il exigeait la somme de 10 millions de FCFA. Mais le jet-setteur a vite découvert la supercherie et a décidé de porter l’affaire en justice. Hier lundi, Issa Sow a comparu devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Selon L’Observateur, au cours de l’enquête préliminaire, le prévenu avait reconnu les faits avant de présenter ses excuses à la justice. Cependant, à la barre, il a changé de version, affirmant n’avoir jamais réclamé d’argent à Mo Gates. Il admet toutefois l’avoir rencontré pour une médiation dans un différend opposant Mo Gates à son neveu Pape Mbaye, à qui ce dernier doit plus de 76 millions de FCFA.
Selon toujours L’Observateur, Mo Gates, sous le coup d’une condamnation, a failli tomber dans le piège avant de consulter directement le procureur Ndoye. Stupéfait, ce dernier a alors demandé à Mo Gates d’appeler Issa Sow et de le mettre en haut-parleur. Sans se douter de rien, l’homme de 58 ans a réitéré son offre d’intervention moyennant 10 millions de FCFA. Il sera ensuite interpellé pour tentative d’escroquerie. Lors du procès, Mo Gates avait sollicité le renvoi afin de permettre la comparution du procureur Ibrahima Ndoye en tant que témoin. Une requête refusée par le président du tribunal, qui a rappelé qu’il est impossible de faire comparaître un procureur à l’audience. La défense, assurée par Me Ousseynou Gaye et ses collègues, a plaidé la relaxe, estimant que leur client a été contraint d’avouer sous pression. Le tribunal a fixé son délibéré au 10 février, rejetant la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats de Issa Sow.