Le commissaire de division Masserigne Faye, souvent cité dans des affaires de torture contre des opposants sous le régime de Macky Sall a brisé le silence pour défendre son action.
Lors d’un entretien avec la RFM, et repris par IGFM l’ancien commandant du Groupe opérationnel de Dakar (GOD) du GMI est revenu sur les émeutes de 2021 et 2023, notamment celles ayant secoué la capitale et l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).
“Ceux qui ont incendié l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avaient également pour cible la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF) et la Direction des Élections,” a-t-il déclaré, soulignant que “si ces attaques avaient réussi, elles auraient compromis la tenue des élections au Sénégal.”
À l’époque, le parti d’opposition PASTEF, dirigé par Ousmane Sonko, avait accusé la police, alors sous l’autorité d’Antoine Diome, d’être un instrument de l’APR utilisé pour cibler des personnes originaires du Sud dans une stratégie de diabolisation.
Le commissaire Faye a cependant mis en avant le professionnalisme des forces de défense et de sécurité, affirmant que leur action avait permis au Sénégal d’éviter un chaos similaire à celui du Mali ou de la République Démocratique du Congo.
L’ancien chef de la BIP est également revenu sur l’intensité des manifestations et les risques encourus par les forces de l’ordre : “Les manifestations étaient tellement violentes que j’ai dit à mes hommes : ‘Si quelqu’un doit mourir, ce sera moi, pour sauver le pays.’”
Toutefois, l’ex-haut gradé de la police est resté silencieux sur le sort des nombreux manifestants de l’opposition tués durant cette période, ainsi que sur l’implication présumée de la police dans l’attaque du véhicule d’Ousmane Sonko.
Masserigne Faye a par ailleurs exprimé son regret face au manque de reconnaissance de la population envers la police, soulignant l’ampleur des efforts déployés pour maintenir l’ordre. Ému aux larmes, il a rendu hommage aux forces de sécurité et à leur engagement, affirmant que “sans leur intervention, le pays aurait basculé dans le chaos.”
Cette prise de parole intervient alors que la nouvelle direction de la police cherche à renouer les liens avec la société civile, après trois années marquées par de vives critiques sur son action.