Réuni sous la présidence de son Secrétaire général, Moustapha Niasse, le Secrétariat politique exécutif (SPE) de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a analysé, hier, la situation nationale et internationale. À cette occasion, la formation politique a exprimé ses inquiétudes quant aux menaces pesant sur la liberté des citoyens et sur le modèle démocratique sénégalais.
Si le SPE réaffirme son attachement au principe de reddition des comptes, il insiste sur le fait que celle-ci ne saurait constituer un programme de gouvernement.
« Bien entendu, la reddition des comptes fait partie de la respiration normale de la vie républicaine, mais elle ne saurait être un programme de gouvernement, encore moins un instrument de musellement de la pensée et de la liberté. Dans ce Sénégal, bâti par des générations de patriotes, bien avant l’indépendance, tout projet visant à instaurer la pensée unique est voué à l’échec », ont-ils averti.
Les responsables de l’Afp estiment qu’un pays ne peut être gouverné en opposant une partie de la population à une autre. Ils rappellent que la cohésion et l’unité nationales sont des acquis chèrement obtenus par les générations précédentes, grâce à une démarche fondée sur la pédagogie et le respect des principes républicains.
« Il est impossible de gouverner le Sénégal en opposant un camp contre un autre. La cohésion et l’unité nationales sont des acquis que les générations précédentes ont conquis patiemment, avec pédagogie et méthode, en respectant les fondements garantissant la pérennité de notre volonté commune de vivre ensemble », ont souligné Niasse et ses collaborateurs.
Concernant la loi d’amnistie, le SPE plaide pour un réexamen rigoureux, dans un souci de vérité et de justice, afin de situer toutes les responsabilités relatives aux violences meurtrières qui ont secoué le pays entre 2021 et 2023.
« La loi d’amnistie doit être réexaminée, avec rigueur, dans un souci de vérité, afin de situer toutes les responsabilités concernant les violences meurtrières qu’a connues notre pays entre 2021 et 2023. Il en va de la sécurité de tous, du respect du devoir de mémoire et de l’instauration d’un climat propice à la paix des cœurs. »
Dans un contexte économique et géopolitique marqué par des tensions accrues, le SPE exhorte le gouvernement à agir en faveur de l’apaisement et à prendre des mesures fortes pour faire face aux défis économiques et sociaux. Il insiste notamment sur la nécessité de lutter contre la paupérisation croissante et de mettre en place des politiques efficaces en faveur de l’emploi des jeunes.
« Le gouvernement doit s’élever pour corriger, avec humilité, ses erreurs, afin de redresser la situation et de maintenir le cap sur le développement de notre pays, qui se trouve à l’orée de l’économie pétrolière et gazière, avec des impératifs de sécurité face aux menaces multiples, y compris le terrorisme et les affrontements liés aux ambitions impériales », concluent-ils.